Ne permettez qu’au personnel dûment formé de faire passer les tests.
Les troubles cognitifs dans la démence de type Alzheimer
Les troubles
Parmi les différents troubles cognitifs les plus fréquemment engendrés par la démence de type Alzheimer, on peut citer la désorientation temporo-spatiale, les troubles mnésiques, les troubles du langage, les troubles praxiques, les troubles gnosiques et les troubles des fonctions exécutives et du jugement.
La désorientation temporo-spatiale
La désorientation temporelle est l’un des premiers signes de la démence de type Alzheimer (date, jour, saison, année, heure…).
La désorientation spatiale est, en général, plus tardive et porte sur les lieux inhabituels (lieu de la consultation, étage, ville, département…).
Les troubles de la mémoire
La mémoire est souvent l’un des premiers signes de la démence de type Alzheimer.
Différents niveaux de mémoire sont affectés.
Mémoire épisodique
Elle s’altère de manière précoce dans la pathologie. C’est la mémoire des épisodes importants de la vie de la personne. Elle nous permet de stocker les souvenirs d’événements particuliers, les noms des personnes, les dates marquantes et les lieux que l’on connaît.
Les savoirs et connaissances acquis depuis l’enfance y sont stockés, ainsi que les événements historiques, les savoirs culturels…
La biographie de la personne ainsi que les faits d’actualité plus ou moins récents y sont stockés.
Mémoire de travail
Elle est précocement touchée dans cette pathologie.
C’est la mémoire qui nous permet de réaliser des tâches cognitives plus ou moins compliquées (calcul mental par exemple), en stockant de manière temporaire une multitude d’informations.
Elle assure le contrôle et l’organisation des opérations mentales comme le calcul et le raisonnement.
Mémoire sémantique
Nos savoirs et connaissances générales sont stockés dans cette mémoire. Grâce à elle, nous connaissons le sens des mots que nous entendons et que nous employons, ainsi que le sens des concepts et des différents symboles.
Mémoire procédurale
C’est l’une des mémoires les plus longtemps préservées dans la pathologie. Elle concerne nos savoir-faire quasi « automatiques » : faire du vélo, marcher…
Les troubles du langage
Le langage oral
En début de maladie, la personne peut oublier certains noms, mais la compréhension est souvent préservée (aphasie anomique). On peut observer un « manque du mot » : la personne sait ce qu’elle veut dire mais ne peut retrouver le mot.
À un stade plus avancé, ces troubles revêtent l’aspect d’une aphasie trans-corticale sensorielle. La compréhension est alors perturbée, la dénomination d’objet aussi, mais la répétition est préservée.
Le langage écrit
La compréhension de l’écrit est préservée en début de maladie puis peut être atteinte par la suite. L’articulation et la lecture à haute voix sont quant à elles souvent épargnées.
- Au début de la maladie : Le manque du mot est fréquent et va être compensé par des périphrases et des rares paraphasies sémantiques (emploi d’un mot pour un autre, dans une même catégorie, un même champ sémantique ; par exemple : chat pour chien).
- À un stade modéré : Le manque du mot devient plus fréquent, les paraphasies sémantiques plus nombreuses. La compréhension est altérée ainsi que l’expression écrite. La lecture et la répétition sont encore correctes.
- Au stade sévère : Le langage écrit et oral est atteint. Des paraphasies phonémiques apparaissent (hameau pour chapeau). La compréhension est déficitaire. Le tableau tend vers l’aphasie globale.
Les troubles praxiques
Les troubles praxiques apparaissent de façon variable au cours de la maladie.
L’évolution n’est donc pas homogène en matière de troubles praxiques. Certaines personnes présentent une apraxie idéomotrice et une apraxie idéatoire ; d’autres ne souffrent que d’un trouble de la modalité idéatoire.
L’apraxie idéomotrice
L’apraxie idéomotrice réflexive est précoce. Elle doit être recherchée spécifiquement dans le bilan neuropsychologique car souvent les personnes ne s’en plaignent pas et elle passe inaperçue.
Le malade est alors capable de reconnaître le geste fait par un autre, mais ne sait plus comment le réaliser lui-même.
L’apraxie constructive
La personne aura des difficultés à recopier ou créer des dessins en deux ou trois dimensions. Elle peut apparaître précocement.
L’apraxie idéatoire
Elle est plus tardive, mais plus évidente que l’apraxie idéomotrice. Elle se manifeste de manière concrète dans les activités de la vie quotidienne, engendrant une réelle difficulté à utiliser les objets et appareils, d’abord complexes (électroménagers, télécommandes…), puis plus simples (ouvre-boîtes, couverts).
L’apraxie d’habillage
Elle apparaît le plus souvent au stade moyen de l’évolution de la pathologie. Elle n’est pas forcément associée aux autres types d’apraxie.
La personne va mal positionner ses vêtements et avoir des difficultés à les enfiler de la bonne façon : les gestes fins sont préservés alors que les gestes plus larges (mettre le gilet à l’endroit) sont altérés.
Les troubles gnosiques
L’apparition de troubles des gnosies est souvent plus tardive ; ces troubles se traduisent essentiellement par des prosopagnosies et des difficultés pour reconnaître les objets.
La prosopagnosie est la non-reconnaissance des visages. Elle peut être précoce et concerne dans un premier temps les visages peu connus ou rarement rencontrés. Ce trouble peut s’étendre par la suite aux visages familiers, ce qui est souvent vécu difficilement par l’entourage.
Le plus souvent le patient ne se rend pas compte de ses difficultés.
L’anosognosie se rapporte donc à l’idée (erronée) que la personne se fait de son fonctionnement cognitif (« je ne suis pas malade ») et explique l’absence de plainte mnésique
Les troubles des fonctions exécutives et du jugement
Dans la démence de type Alzheimer, les fonctions exécutives sont perturbées assez rapidement, surtout lorsque la personne doit agir en présence d’une tâche distractive.
La personne va avoir du mal à mettre en route et en place une action déterminée (trouble de la planification, de l’organisation).
Les troubles du jugement pourraient être la conséquence de la coexistence des troubles mnésiques et des troubles dysexécutifs.
La personne a dans un premier temps des difficultés à tenir ses finances, à prendre des décisions, à faire des choix. Par la suite, faire un calcul simple devient difficile et la personne a besoin d’être entourée pour les tâches complexes.
Notre conseil
Évitez les erreurs
N’entraînez pas la personne affectée par des troubles cognitifs dans des activités qui risqueraient de la mettre en échec. L’objectif est de la valoriser et d’adapter son environnement et les activités proposées (voir la fiche « Animation et démences de type Alzheimer et assimilées »).
Faq
En réalité, ces oublis sont souvent liés à un manque d’attention. S’ils sont fréquents, ils peuvent masquer un état dépressif ou anxieux. Seuls des tests effectués par des professionnels peuvent déterminer s’il y a un réel trouble de la mémoire.
Quels sont les premiers signes cognitifs de la démence Alzheimer ?
La désorientation temporo-spatiale et les troubles de la mémoire sont souvent les premiers signes, affectant la perception des dates, lieux et souvenirs de la personne.
Quels types de mémoire sont affectés dans la démence Alzheimer ?
Les mémoires épisodique, de travail et sémantique sont touchées, tandis que la mémoire procédurale reste souvent préservée jusqu’à un stade avancé.
Comment les troubles du langage évoluent-ils dans la démence Alzheimer ?
Les troubles commencent par un manque du mot et, aux stades avancés, évoluent vers une aphasie globale, affectant compréhension et expression orale et écrite.
Comment les troubles praxiques se manifestent-ils au quotidien ?
Les apraxies affectent l’utilisation des objets et la capacité à s’habiller correctement, évoluant d’une apraxie idéomotrice vers des difficultés dans les gestes quotidiens.
Pourquoi est-il important d’adapter les activités pour un résident Alzheimer ?
Les activités adaptées valorisent le résident et évitent de le placer en situation d’échec, soutenant ainsi son estime de soi et son bien-être.
Aller plus loin
Bibliographie
- Lucette Lacomblez et Florence Mahieux-Laurent, Les démences du sujet âgé, coll. « Pathologie – science », John Libbey Eurotext, 2003
- Gilbert Ferrey et Gérard Le Gouès, Psychopathologie du sujet âgé, coll. « Les âges de la vie », Masson, 2008 (6e édition)
Sites Internet
Les troubles cognitifs dans la démence de type Alzheimer dans les ressources documentaires
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