Partie 6 - La maîtrise des risques liés à l’environnement et aux fonctions logistiques
6/3 - La maîtrise de la qualité de l’eau et de l’air
La qualité de l’eau et de l’air font l’objet d’une attention particulière dans les établissements de santé, et des guides leur ont été consacrés qui permettent de spécifier les contrôles, les surveillances systématiques à réaliser, les actions préventives, comme curatives qu’ils nécessitent ainsi que les corps professionnels concernés. L’identification des risques microbiologiques et chimiques comme des besoins de différentes qualités d’eau selon les objectifs poursuivis conduisent à des traitements, des exigences et des normes différentes.
La part de responsabilité de l’environnement hospitalier dans l’apparition d’infections nosocomiales, hormis les cas médiatisés d’infections de Legionella pneumophila et de Mycobacterium xenopi ou d’Aspergillus, reste à estimer et à documenter. La surveillance microbiologique de routine de l’environnement fait l’objet de plusieurs textes : manuels d’accréditation de l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES), 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales, du Comité technique national des infections nosocomiales (CTIN), publications des C-CLIN, L’Eau dans les établissements de santé. Guide technique de la direction générale de la santé (DGS) et de la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS).
La diversité des stratégies mises en œuvre par les établissements et les coûts qu’elles occasionnent conduisent à distinguer deux cadres de contrôle de l’environnement : les épidémies, qui nécessitent des enquêtes précises, et la surveillance systématique. La difficulté d’établir une relation causale entre réservoir environnemental et infections nosocomiales et le coût de l’analyse exhaustive d’un environnement non maîtrisé justifient le choix des actions les plus efficaces et utiles.
I - Eau
La maîtrise de la qualité de l’eau s’appuie sur une démarche de gestion des risques mais doit tenir compte de contraintes techniques et économiques et intégrer la connaissance du réseau de distribution. L’eau est en effet un élément essentiel du fonctionnement d’un établissement de santé mais expose aux risques d’infections graves, surtout des patients fragilisés, si sa qualité est insuffisante. En l’absence de données scientifiques suffisantes pour pouvoir affirmer la totale responsabilité de l’eau dans la survenue de certaines infections nosocomiales, une place déterminante est réservée aux démarches de gestion prévisionnelle des risques et aux retours d’expérience...