Partie 11 - Maladies chroniques et conduites addictives
11/4 - Le tabac au travail
Depuis plusieurs années, le débat est ouvert autour de la consommation de tabac et notamment des effets de celui-ci sur la santé de l'individu.
Les premières études ont d'abord porté sur les effets du tabac sur la santé du fumeur lui-même.
Ensuite, depuis le décret no 92-478 du 29 mai 1992 (JO du 30 mai 1992) fixant les conditions d'application de l'interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif, les données scientifiques concernant les effets nocifs du tabagisme passif se sont multipliées, le tabagisme passif se définissant comme le « fait d'inhaler, de manière involontaire, la fumée dégagée par un ou plusieurs fumeurs ».
Ces constatations expliquent toute la complexité des discussions qui s'articulent autour de la prise en charge du tabac. Le problème se situe, ainsi, à deux niveaux : d'une part au niveau du sujet qui fume et d'autre part au niveau du sujet victime du tabagisme passif.
C'est dans ce contexte que le gouvernement a annoncé, le 8 novembre 2006, sa décision d'interdire le tabac dans les lieux affectés à usage collectif.
11/4.1 - Tabac
I - Plant de tabac
Le tabac est extrait d'une solanacée, dénommée également « herbe à Nicot », comprenant une soixantaine d'espèces avec les sous-genres Nicotonia rustica, Nicotonia tabacum, Nicotonia pétunoïde.
II - Épidémiologie
Selon une étude effectuée en 1998 par l'OMS, on estime à 1,1 milliard le nombre de fumeurs dans le monde soit un tiers de la population mondiale de plus de 15 ans avec une répartition de 47 % de fumeurs chez les hommes et de 13 % chez les femmes.
Le tabac occasionne 4 millions de morts par an, ce qui représente 5 % de la mortalité mondiale et 20 % de la morbidité européenne.
Chaque année, en France, la consommation de tabac entraîne 66 000 décès dont 27 000 par cancer bronchique ; le tabagisme passif provoquerait 5 000 morts.
III - Physiopathologie
La nicotine agit au niveau du cerveau en se fixant sur les récepteurs nicotiniques (acétyl choline alpha 4 béta 2) et en induisant la libération de dopamine.
L'absorption pulmonaire de la nicotine après inhalation de la fumée de cigarette est rapide et crée un effet « shoot », découlant de son entrée dans la circulation par le système veineux pulmonaire. Son impact au niveau cérébral s'effectue immédiatement en 7 à...