Qu’on le veuille ou non, le vaccin contre la Covid-19 nous concerne tous. L’accès des populations à la vaccination, à l’échelle mondiale, offre une mesure efficace et l’espoir majeur, de plus en plus partagé par la population, de contrôle de la pandémie. Si en l’état actuel du droit français, la vaccination contre la Covid-19 n’est pas obligatoire et nécessite une information objective et loyale de tous les individus, y compris des médecins prescripteurs, la contagiosité du virus et de ses variants laisse entrevoir aux gestionnaires de services à la personne (SAP) de possibles situations juridiques qui, elles, peuvent, obliger les professionnels intervenants à domicile.
En effet, la mise en tension d’intérêts individuels et de ceux de la société mène ici à abandonner l’omnipotence de la formule utilisée. Plusieurs questions donnant lieu à débat l’illustrent bien : les gestionnaires de SAP peuvent-ils exiger que le personnel intervenant à domicile soit vacciné ? Dans quels cas la vaccination peut-elle être imposée aux personnes vivant à domicile ? Le « Pass sanitaire » est-il une solution à la libre circulation des professionnels intervenant à domicile ? Car l’enjeu éthique est celui du juste équilibre entre le principe d’autonomie qui repose sur la liberté de consentir de chacun et la responsabilité collective, d’où l’intérêt ici d’analyser les conséquences qui en découlent à partir :
- de l’observation du régime juridique de la vaccination et la capacité à décider d’une part ;
- de l’examen des questions éthiques soulevées par la contagiosité du virus et ses variants d’autre part.