Recul du trait de côte : 55 000 logements menacés d’ici 2100 sur la côte méditerranéenne

Publié le 24 janvier 2025 à 12h50 - par

Les collectivités locales du pourtour méditerranéen français, espace attractif et densément peuplé, sous-estiment la vulnérabilité de leurs territoires aux risques liés à la mer et aux inondations, lesquels vont être accentués par le changement climatique, estime un rapport de la Cour des comptes, publié vendredi 24 janvier 2025.

Recul du trait de côte : 55 000 logements menacés d'ici 2100 sur la côte méditerranéenne
© Par Bernard - stock.adobe.com

S’étendant sur près de 1 700 km, soit un tiers des côtes métropolitaines françaises, le littoral méditerranéen concentre 3,3 millions d’habitants, population qui devrait croître de 13 % d’ici 2050, rappelle ce rapport, résultat d’une enquête menée conjointement par les chambres régionales des comptes de Corse, de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) et d’Occitanie. Mais cet « espace convoité » (…) « peut se montrer redoutable » en raison de « son exposition aux aléas et aux risques liés à la mer et aux inondations », ainsi qu’à l’érosion côtière, phénomènes que le changement climatique va rendre plus intenses et fréquents, estime-t-il.

La Cour rappelle que plus d’un tiers des 35 territoires recensés comme « à risque important d’inondation » en France métropolitaine se trouvent sur la côte méditerranéenne et que d’ici 2100, plus de 55 000 logements seraient menacés par le recul du trait de côte, dont près de la moitié en Occitanie, selon le Centre d’études et d’expertise sur les risques, la mobilité et l’aménagement (Cerema).

Or ces risques, qui ne « peuvent être évités » mais dont « les conséquences dommageables peuvent être réduites », ne sont pas suffisamment pris en compte – voire sont aggravés – par les politiques d’aménagement des collectivités territoriales, lesquelles disposent pourtant des principaux outils de planification.

« Le sentiment d’exposition à la menace des habitants du littoral, comme parfois celui des élus, reste insuffisant », note la Cour, pour qui « l’évaluation du coût de l’impact de ces périls sur les bâtiments, réseaux, infrastructures, populations et de ses répercussions économiques demeure imprécise ».

« Face à leur vulnérabilité, les collectivités du littoral méditerranéen ont réagi en ordre dispersé, minorant souvent les effets, faisant prévaloir des intérêts immédiats sans réflexion sur le long terme, sans mettre en rapport les choix d’aménagement avec une recomposition spatiale future », relève la chambre régionale des comptes d’Occitanie dans un communiqué.

Elle note encore un manque de coordination entre pouvoir central et acteurs locaux, estimant que « la prévention et la gestion des risques littoraux exercée par l’État au moyen de plans de prévention ne sont pas suffisantes ».

Pourtant, de 1989 à 2019, « alors que le coût annuel moyen » des sinistres liés aux inondations a été « de 8,6 millions d’euros par département en France métropolitaine », il a « atteint 59,9 millions d’euros dans le Gard, 55,6 millions d’euros dans les Alpes-Maritimes » et « 53,8 millions d’euros dans le Var », selon la Cour des comptes.

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