Chroniques de la vie quotidienne d’une directrice des finances

Publiée le 2 décembre 2024 à 15h55 - par

Dans un contexte sans cesse mouvant et de plus en plus en complexe, le quotidien d'un directeur des finances n'est pas de tout repos. Mais le métier n'en demeure pas moins passionnant et en lien direct avec toutes les politiques menées par la collectivité. Témoignage de Catherine Milhaud, directrice des finances, du budget, du contrôle de gestion et de l'audit interne de Brignoles (Var).
Chroniques de la vie quotidienne d'une directrice des finances

Nous vivons aujourd’hui une crise politique sans précédent depuis les débuts de la Ve République, dans un contexte économique et social mondial pour le moins complexe. L’impact de la guerre en Ukraine et des tensions internationales joue sur les politiques locales qui doivent s’adapter sans cesse aux besoins de la population. L’aboutissement des programmes électoraux se complexifie dans un tel contexte. La mission d’une directrice administrative et financière apparaît donc particulièrement ardue.

En permanence sur le fil

J’ai le sentiment d’être en permanence sur le fil, telle une équilibriste, et ce malgré l’utilisation d’outils performants. L’anticipation, la réactivité et l’adaptabilité constituent mon quotidien. La maîtrise des finances publiques, la rationalisation de la dépense, la recherche de nouvelles sources de financement…, le tout avec l’objectif de permettre la mise en œuvre de l’action publique avec un grand A. Un service public de qualité et adapté aux besoins de la population, telle est notre ambition.
Pour être réactif, il faut mettre en œuvre des outils de suivi et de pilotage. Me concernant, je travaille avec une prospective financière et un plan pluriannuel d’investissement sur six ans, que j’ajuste régulièrement en fonction du coût des projets : à la hausse ou à la baisse selon l’évolution des dépenses et des recettes ou des attributions de marchés publics sachant la hausse importante des coûts des matières premières, des fluides ou des denrées alimentaires. Les ajustements réguliers s’expliquent aussi par l’apparition de nouveaux besoins, des urgences à financer, des évolutions de la législation comme de la jurisprudence, des nouvelles lois de finances…

« Non gaspillage des deniers publics »

Mon métier passe en outre par le développement d’une comptabilité analytique afin de calculer le coût réel des services, le contrôle de gestion pour évaluer l’impact quantitatif et qualitatif de chaque action, le contrôle interne pour sécuriser les procédures, avec notamment la cartographie des risques, mais aussi pour assurer la continuité des services et le reporting indispensable à l’analyse et au cadrage.
À ne pas oublier non plus l’audit interne pour s’assurer de la bonne adaptation des moyens et de la performance. Eh oui, même dans le secteur public, la notion de performance existe ! L’ensemble doit être lié à la notion de « non gaspillage des deniers publics ».

Un métier épanouissant

Toutes ces missions sont passionnantes mais également stressantes car, in fine, l’objectif ultime consiste à accompagner la mise en œuvre d’un service public rationnel, adapté, cohérent et nécessaire tout en respectant les obligations légales de plus en plus lourdes qui nous sont imposées.
Mais mon métier n’en demeure pas moins épanouissant car je travaille avec l’ensemble des services de la collectivité : le social, la culture, le sport, la jeunesse, les ressources humaines… La dimension financière intervient partout car sans une stratégie financière fiable et concertée avec les élus et les cadres de la collectivité, aucune action ne peut être envisagée.

Catherine Milhaud

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