Secrétaire de mairie en milieu rural : ça s’apprend !

Publié le 21 novembre 2024 à 10h00 - par

Issu d’un partenariat inédit entre les Centres de gestion de la fonction publique territoriale des Deux-Sèvres et de la Vienne, les associations des maires 79 et 86, les Départements 79 et 86, l’institut de préparation à l’administration générale de Poitiers (IPAG) et la Région Nouvelle-Aquitaine, le Diplôme universitaire métiers administratifs territoriaux en milieu rural a accueilli sa deuxième promotion en septembre dernier. Elle a pour but de répondre en priorité aux besoins de recrutements des communes de ces deux départements.

Secrétaire de mairie en milieu rural : ça s'apprend !
© Par Julie Meneghin - stock.adobe.com

En quoi consiste ce diplôme universitaire ?

Ce diplôme s’adresse à celles et ceux qui souhaitent intégrer les collectivités en milieu rural pour exercer des missions administratives polyvalentes. « Nous sommes face à un problème de recrutements, dû à de nombreux facteurs, dont l’attractivité du métier, le salaire. Le métier est en tension et peu connu. On imagine que l’on va tenir l’agenda du maire ou réserver la salle des fêtes. Or, le métier est beaucoup plus compliqué qu’il n’y parait : on touche à l’état civil, à l’urbanisme, la gestion du budget en passant par la préparation des conseils municipaux ou la rédaction des arrêtés du maire », note Ludovic Faucomprez, responsable emploi au Centre de gestion des Deux-Sèvres.

Combien d’étudiants ont été accueillis cette année ?

42 étudiants ont fait leurs pré-inscriptions le 30 septembre dernier. « 18 étudiants viennent des Deux Sèvres, 18 de la Vienne, 2 de Charente et 2 de Vendée. L’année dernière, ils étaient 37. Nous sommes dans une bonne dynamique. La moyenne d’âge des élèves est de 40 ans. »

Quel est le profil des candidats ?

« Certaines collectivités envoient des agents suivre cette formation. Cela montre qu’il y a une volonté d’anticiper les prochains départs en retraite et les futurs remplacements », rappelle-t-il. Des demandeurs d’emploi, en parcours de reconversion, font aussi partie de cette nouvelle promotion.
Mais avant de s’inscrire, ils ont passé des tests (informatique, connaissances des collectivités territoriales) et un oral devant un jury. « Nous voulons maintenir un niveau d’exigence pour intégrer ce diplôme afin de ne pas mettre les étudiants en difficulté ou en échec. Ce métier nécessite une large palette de connaissances : ils étudient le droit public, les finances publiques et des enseignements plus techniques », ajoute-t-il. Sans oublier le critère principal auquel le jury est très attaché : « la motivation des candidats. Elle est essentielle. Il faut qu’ils se projettent dans leur futur poste qu’ils occuperont, en milieu rural ».

Avec quels acteurs ce diplôme a-t-il été créé ?

Les deux centres de gestion des Deux-Sèvres et de la Vienne ont sollicité l’IPAG, l’institut de préparation à l’administration générale qui dépend de l’université pour mettre en place ce diplôme. « Nous l’avons co-construit avec la Région Nouvelle Aquitaine, les deux départements (Deux Sèvres et Vienne), les associations des maires, les deux centres de gestion et l’IPAG, tous financeurs. Le coût avoisine les 70 000 € par an. »

Comment se déroule la formation ?

Les étudiants suivent les cours les lundi et mardi en alternance entre l’université de Poitiers et celle de Niort. « Nous avons fait en sorte d’alléger les emplois du temps. Les cours se déroulent donc de 9h à 16h. Ils devront effectuer 3 mois de stage et ils sont en charge de leurs recherches », précise Ludovic Faucomprez. Après le stage, les étudiants présentent un mémoire devant un jury afin de valider le diplôme dans sa globalité. L’année dernière, 35 élèves sur 37 l’ont validé. « 83 % des diplômés sont en poste actuellement en majorité dans les deux départements », précise Anne Augait, responsable communication des Centres de gestion de la fonction publique territoriale des Deux-Sèvres et de la Vienne.

Où peuvent-ils postuler après avoir validé leur diplôme ?

À l’issue de cette formation, les candidats pourront effectuer dans un premier temps des missions de remplacement, par exemple. « Dans cinq à dix ans, il y aura beaucoup de départs à la retraite des secrétaires de mairies. Ce diplôme permet de donner une palette de compétences aux étudiants : ils auront plus de facilités sur le marché du travail pour les remplacer », ajoute Anne Augait.

Hélène Clerc, WEKA Le Mag

 

Retrouvez cet article dans notre Dossier Profession : Secrétaire général de mairie dans WEKA Le Mag n° 18 – Novembre / Décembre 2024

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