Chaque jour, plus de 1 000 Français sont victimes d’agressions, 600 d’un cambriolage et 1 500 subissent un acte de vandalisme, énumère le ministre de l’Intérieur dans une circulaire adressée aux préfets le 19 novembre 2024. En réponse à cette délinquance, qui « empoisonne désormais toute notre vie sociale », « les Français nous exhortent à agir et exigent une riposte républicaine », écrit Bruno Retailleau. Sa circulaire place les préfets « en première ligne de ce combat pour la restauration de la sécurité quotidienne » et détaille la méthode que le gouvernement entend utiliser à cet effet. « Le rétablissement de l’ordre partout sur le territoire national est votre mission première », insiste le ministre de l’Intérieur. Avant d’ajouter : « Notre philosophie d’action est claire et consacre votre liberté d’agir et votre capacité d’initiative pour lutter contre la délinquance et obtenir des résultats. »
Le ministère de l’Intérieur demande donc aux préfets de réaliser, pour le 15 janvier 2025, un plan d’action départemental de restauration de la sécurité au quotidien (PADRSQ). Avec des actions précises visant à obtenir des résultats concrets sur la sécurité et sur le recul de la délinquance. « Ce plan est le vôtre », insiste Bruno Retailleau. Celui-ci n’appelle aucune forme particulière, précise le ministre… mais il doit être à la hauteur des enjeux. Ainsi, « afin de mieux protéger, de mieux dissuader et de mieux entraver », le PADRSQ devra prévoir plusieurs éléments. Au menu :
- un diagnostic territorial, comportant notamment une cartographie des sites nécessitant une action prioritaire ;
- des effets à obtenir, notamment le renforcement de la présence de voie publique et de la sécurité dans les transports ;
- des modes d’action spécifiques. Exemples : concentration des efforts sur les « points chauds », ciblage des profils perturbant durablement l’ordre public, lutte contre la délinquance dans les territoires ruraux… ;
- la mobilisation de l’intégralité des acteurs du continuum de sécurité, notamment les maires, leurs polices municipales et les gardes champêtres, les administrations partenaires (douanes, URSSAF, ARS…) et les acteurs thématiques (sécurité privée, assureurs, bailleurs, services de transport, ordres professionnels, fédérations et associations, directeurs sécurité-sûreté des entreprises…).
« Vous devez vous impliquer dans le dialogue avec les maires en premier lieu, les élus de manière plus générale et la population, notamment dans une démarche d’“aller vers”, ordonne le ministre aux préfets. Vous vous attacherez à répondre aux attentes concrètes des maires et des Français. »
Ces plans doivent constituer les feuilles de route des préfets pour leur action en matière de sécurité, rassemblant les policiers, les gendarmes et les acteurs du continuum, martèle le ministère de l’Intérieur. Ils devront actualiser leur PADRSQ au moins une fois par an. « Les administrations et les états-majors centraux vous apporteront un appui permanent dans la conception et la mise en œuvre des PADRSQ », écrit encore le ministre de l’Intérieur pour encourager les préfets. Une réunion bimestrielle organisée au ministère permettra de suivre les résultats obtenus et de réorienter les priorités comme l’accompagnement national et les moyens déployés, conclut Bruno Retailleau.