Le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) a inauguré, le 26 novembre 2024 à Meaux-Villenoy (Seine-et-Marne), son quatrième Centre de formation des policiers municipaux (CFPM). En activité depuis le 1er octobre, celui-ci forme d’ores et déjà des stagiaires d’Île-de-France et accueillera, à terme, des policiers municipaux des régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté. Il deviendra alors le plus important CFPM de France, formant chaque année plus de 600 policiers municipaux, dont les futurs directeurs. Le nouveau centre francilien assure, pour le moment, la programmation et la mise en œuvre des formations initiales d’application (FIA), des formations préalables à l’armement (FPA) des gardiens de police municipale et des formations initiales d’application des gardiens/brigadiers de police municipale (GBPM).
L’ouverture du CFPM de Meaux-Villenoy s’inscrit dans le cadre du « plan d’action volontariste, engagé en juin 2022 par le CNFPT, pour assurer, tant en qualité qu’en quantité, la formation de la troisième force de sécurité de notre pays », explique-t-il. Après ceux d’Aix-en-Provence, de Montpellier et d’Angers, il est le dernier né d’un réseau de quatre centres de formation répartis sur l’ensemble du territoire pour répondre à un objectif commun : « accompagner la police municipale dans sa montée en compétences et sa technicité, tout en continuant à réduire les délais de départ en formation initiale des policiers municipaux. » « L’inauguration de ce centre est bien plus qu’une simple ouverture de locaux : c’est un symbole fort de notre engagement collectif pour une sécurité locale renforcée, pour une police municipale mieux formée, mieux équipée et mieux préparée à relever les défis de demain », a déclaré le président du CNFPT, Yohann Nédélec.
La France compte aujourd’hui plus de 30 000 policiers municipaux, contre moins de 20 000 en 2012, rappelle le CNFPT. Face à la forte augmentation des recrutements – en moyenne 2 500 par an depuis 2021 -, ses quatre centres assurent donc, dans le respect des directives formatives du ministère de l’Intérieur, la formation initiale des policiers municipaux, mais également la formation préalable à l’armement pour les communes qui décident d’armer leurs policiers municipaux.
Quelques jours plus tôt, dans le cadre de la relance du Beauvau des polices municipales, le président du CNFPT a suggéré, le 21 novembre, l’instauration d’une « cotisation additionnelle spécifique » pour assurer le financement de la formation des policiers municipaux. « Ce sont 100 millions d’euros qu’il faut trouver pour financer les centres de formation de la police municipale », a insisté Yohann Nédélec.
C’est le ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien, Nicolas Daragon, toujours maire (Les Républicains) de Valence (Drôme), qui, mi-octobre, a annoncé sa volonté de relancer, dès novembre, le Beauvau des polices municipales. Avec comme objectif de proposer aux policiers municipaux « plus de capacité à intervenir. » C’est l’enjeu central du Beauvau des polices municipales, initié le 5 avril 2024 avant d’être interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale. Interrogé le mercredi 2 octobre en commission des lois de l’Assemblée nationale par le député (LR) des Alpes-Maritimes, Éric Pauget, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est, sans surprise, lui aussi déclaré « favorable à une extension du rôle des polices municipales. » Jusqu’à octroyer un statut d’officier de police judiciaire (OPJ) aux policiers municipaux ?