Entre le bond des dépenses liées à l’épidémie et la chute des recettes dues à la crise économique, la Sécurité sociale devrait enregistrer une perte historique de 44,4 milliards d’euros cette année, ramenée à 27,1 milliards en 2021, mais encore supérieure à 20 milliards par an jusqu’en 2024, selon le projet de budget présenté par le gouvernement la semaine dernière.
Une perspective insatisfaisante pour la Cour des comptes, qui juge « essentiel de reconstruire dès à présent une nouvelle trajectoire de retour à l’équilibre ».
Mais si possible sans allonger le remboursement de la dette sociale (déjà repoussé de 2024 à 2033) ni accroître les prélèvements (déjà augmentés de 20 milliards en dix ans).
Ce qui ne laisse d’autre option qu’un « effort renforcé de maîtrise des dépenses », surtout pour le système de santé qui va bénéficier de hausses de salaires et d’investissements importants, ce qui « justifierait pour contrepartie des réorganisations de l’offre de soins ».
La Cour conseille donc d’« approfondir » les coopérations entre hôpitaux voisins et de les « encourager, là où c’est possible, à fusionner ».
Elle pointe aussi des « chevauchements » dans certaines dotations du ministère et des agences régionales de santé, qui pourraient « en réduire le coût de gestion ».
Des économies sont également suggérées sur les dispositifs médicaux, notamment via « des objectifs de baisses tarifaires ».
Le rapport recommande en outre « une remise en ordre » des minima de pension, dont les règles varient d’un régime de retraite à l’autre, sans garantir le niveau de 85 % du Smic pourtant inscrit dans la loi depuis 2003.
Des « améliorations » sont enfin préconisées du côté des caisses d’allocations familiales, qui n’ont pas réussi à « atteindre les objectifs fixés de créations de places en crèche », ni à « corriger les inégalités territoriales » en la matière.
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