L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a rendu public, fin avril, son bilan carbone. Résultat, les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées en 2022 par ses activités équivalent à un total de 1 921 671 tCO2e (avec une incertitude de +/- 9 %). Cela correspond à environ 312 kgCO2e d’émissions par journée d’hospitalisation et environ 21 tCO2e d’émissions par équivalent temps plein (ETP).
Le bilan carbone de l’AP-HP
Cet exercice de comptabilité carbone a permis de repérer les principaux postes d’émissions de GES de l’AP-HP. À savoir :
- Les soins : 1 116 310 tCO2e ;
- L’énergie : 128 325 tCO2e ;
- Le transport : 34 049 tCO2e ;
- Les déplacements : 252 913 tCO2e ;
- L’alimentation : 61 764 tCO2e ;
- Les déchets : 18 036 tCO2e ;
- Le numérique : 39 147 tCO2e ;
- Autres (achats de fournitures, mobilier, équipements divers, achat de services…) : 271 126 tCO2e.
Achats de médicaments, de dispositifs médicaux, de consommables de laboratoire, de gaz médicaux et de produits de soin à usage unique, le soin constitue donc le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre de l’AP-HP. Celui-ci représente plus de la moitié des émissions. Pour les établissements de médecine-chirurgie-obstétrique (MCO), les émissions par journée d’hospitalisation s’avèrent plus importantes que pour les autres établissements. En outre, l’AP-HP observe une augmentation de ses émissions de plus de 6 % entre 2019 et 2022. « Cette augmentation est principalement portée par le poste soins, dont les émissions augmentent significativement sur la période, alors que les émissions liées à la consommation d’énergie, à l’alimentation, aux déplacements et aux déchets diminuent », explique-t-elle en commentant son bilan carbone.
La feuille de route décarbonation de l’AP-HP
Après avoir ainsi identifié ses principaux postes d’émissions de gaz à effet de serre, l’AP-HP a défini une feuille de route de décarbonation « quantifiée et pertinente. » Sa démarche de décarbonation est en cours de structuration, notamment grâce à la feuille de route de décarbonation et à des outils en développement comme Carebone®. Celui-ci est un outil d’estimation de l’empreinte carbone des médicaments, dispositifs médicaux, actes médicaux et parcours de soin, destiné aux soignants qui souhaitent évaluer leurs pratiques. Un outil de calcul du bilan carbone® d’un service est, par ailleurs, en cours de développement pour permettre aux professionnels engagés de valoriser leurs actions. Un réseau de référents développement durable actifs à tous les niveaux de l’AP-HP est également constitué et un programme de sensibilisation et de formation à ces enjeux, via l’atelier Plan Health Faire®, a aussi été lancé. « À moyen terme, il s’agira d’intégrer ces plans de décarbonation à une stratégie environnementale plus globale, qui prendra en compte l’ensemble des enjeux qui n’ont pas encore été étudiés (biodiversité, eau et effluents…) », ajoute l’AP-HP.
Les deux principaux objectifs d’une feuille de route sont la rationalisation de la démarche de diminution de l’empreinte environnementale et la mise à disposition des groupes hospitalo-universitaire (GHU) d’un outil homogène permettant de personnaliser la feuille de route. Sur cette base, chaque GHU, ainsi que le service d’hospitalisation à domicile (HAD) et le siège de l’AP-HP, ont été invités à construire une feuille de route de décarbonation fondée sur :
- Le bilan carbone de l’AP-HP décliné par entité pour les années 2019 et 2022, servant de référence ;
- Un outil de modélisation des émissions de gaz à effet de serre évitées, créé et développé par l’AP-HP permettant d’identifier et de chiffrer l’impact, en termes d’émissions évitées, des actions de décarbonation.
À travers cette feuille de route, l’AP-HP s’engage sur une diminution de 2,17 % d’émissions de gaz à effet de serre pour l’année 2024. Elle y inscrit des actions spécifiques pour réduire la consommation et le gaspillage de médicaments, de dispositifs médicaux et d’énergie.