Cette proposition, « un peu ancienne », avait été « une première fois réactualisée » après l’épidémie de Covid-19, quand l’État et les acteurs de la Santé cherchaient des pistes pour aider les établissements de santé, en « situation de sous-investissement chronique depuis des années » et durement frappés par la crise, a raconté à l’AFP Cécile Chevance, responsable du pôle finances de la FHF.
Les fonds fléchés chaque année vers l’hôpital public, dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale, sont « une enveloppe fermée, qui ne permet pas forcément de financer l’intégralité des besoins en termes d’investissement » (matériel médical innovant, plateaux techniques, travaux…), a-t-elle expliqué.
Après la crise sanitaire, l’État a bien apporté des financements exceptionnels via le « Ségur de la Santé », mais les hôpitaux ont depuis été frappés par l’inflation, et connu une dégradation rapide de leur situation financière. Aujourd’hui, « quatre établissements sur dix ne sont plus en situation d’investir » voire « de rembourser leurs dettes antérieures », a-t-elle déploré.
Ainsi, proposer aux Français de mobiliser leur épargne pourrait « apporter des compléments de financement » : « l’idée serait d’avoir un mécanisme un peu équivalent à celui du financement du logement social via une part du livret A », a proposé Mme Chevance, confirmant une information de France Inter.
Pour la FHF, « deux hypothèses sont possibles » : utiliser « une partie du livret A », dans la mesure où le financement du logement social ne représente qu’une « petite partie », ou créer « un livret plutôt fléché hôpital » dont le taux de rémunération serait calqué « sur celui du livret A », a-t-elle détaillé.
« En termes de symboles, ce serait fort : la santé est une des premières préoccupations des Français, et l’hôpital est un service public très apprécié, auquel les Français sont très attachés », a-t-elle argué.
La FHF a pour l’instant relancé l’idée dans le cadre d’une mission menée par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) mais espère convaincre le gouvernement.
De son côté, le gouvernement, qui cherche des solutions pour financer le réarmement de la France, a évoqué cette semaine diverses pistes dont celle de mobiliser l’épargne des Français, « de manière volontaire », pour augmenter le budget militaire.
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