La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a rendu publiques, ce jeudi 31 octobre 2024, les premières données sur la capacité d’accueil hospitalière en 2023 (Études et Résultats n° 1315 – octobre 2024). Ces résultats sont issus des bases administratives de la statistique annuelle des établissements de santé (SAE), collectées au premier semestre 2024. Ils sont susceptibles d’être révisés d’ici à la fin de l’année.
Le nombre d’établissements hospitaliers continue de décroître
Au 31 décembre 2023, le paysage hospitalier se composait de 1 329 hôpitaux publics, 656 établissements privés à but non lucratif et 977 cliniques privées, dont le nombre de sites géographiques continue de diminuer lentement, observe la Drees. Les capacités d’accueil de ces 2 962 établissements de santé se répartissaient entre hospitalisation complète (369 400 lits) et partielle (88 500 places) et hospitalisation à domicile (24 100 patients pouvant être pris en charge simultanément).
Parmi les 1 329 entités géographiques publiques, trois types d’établissements hospitaliers coexistent.
- Les 184 sites de centres hospitaliers régionaux dispensent les soins courants à la population la plus proche et des soins plus spécialisés à la population régionale, voire nationale.
- Les 923 centres hospitaliers (y compris les ex-hôpitaux locaux), catégorie intermédiaire d’établissements, assurent la majeure partie des prises en charge de court séjour – médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO) –, ainsi que la prise en charge de moyen séjour – soins médicaux et de réadaptation (SMR) – de la population proche.
- Les 92 centres hospitaliers spécialisés dispensent uniquement des soins en psychiatrie.
S’y ajoutent, 130 autres établissements publics, qui correspondent en majorité à des établissements de soins de longue durée (SLD). Au total, les hôpitaux publics concentrent 61 % des lits et 52 % des places au 31 décembre 2023.
Les entités géographiques privées sont constituées de deux types d’établissements.
- Les 656 établissements du secteur privé à but non lucratif comprennent les 20 centres de lutte contre le cancer (CLCC) et 636 autres établissements (dont plus de la moitié réalisent majoritairement des soins médicaux et de réadaptation). Ils regroupent 15 % des lits et 18 % des places.
- Les établissements privés à but lucratif, aussi appelés cliniques privées, sont au nombre de 977 et représentent 24 % des lits et 30 % des places.
Sous l’effet des réorganisations et des restructurations, le nombre d’entités géographiques de statut public ou privé recule régulièrement (- 160 établissements de 2013 à 2023, soit – 5,1 % sur 10 ans), précise l’étude. Ce mouvement s’est poursuivi en 2023 (- 14 établissements, soit – 0,5 % sur un an). En tendance depuis 2013, la baisse est plus marquée pour les hôpitaux publics (- 6,4 %). Le nombre de cliniques privées a aussi reculé, mais de manière moins prononcée (- 4,1 %). Le secteur privé à but non lucratif a connu une évolution proche de celle des cliniques privées (- 4 %), note la Drees.
Moins de lits en état d’accueillir des patients, mais plus de places
« Depuis une vingtaine d’années, l’organisation de l’offre de soins évolue vers une hausse importante de la capacité de l’hospitalisation partielle (sans nuitée) et de l’hospitalisation à domicile, avec en parallèle une diminution continue des capacités d’hospitalisation complète (lits). Des innovations en matière de technologies médicales et de traitements médicamenteux ont rendu possible ce “virage ambulatoire” », explique l’auteure de l’étude.
Ainsi, l’an dernier, le recul du nombre de lits en état d’accueillir des patients ne s’est pas démenti (- 1,3 %, après – 1,8 % en 2022 et – 1,4 % en 2021) et demeure plus rapide qu’avant la crise sanitaire (- 0,9 % par an, en moyenne, entre 2013 et 2019). En revanche, le nombre de places continue de progresser (+ 4,1 %) et ce, à un rythme plus soutenu qu’avant la crise sanitaire (+ 2,5 % par an). La hausse s’avère toujours plus élevée en moyen séjour (+ 7,3 %) qu’en court séjour (+ 4,9 %) ; elle demeure relativement faible en psychiatre (+ 1,1 %).
Parallèlement, les capacités de prise en charge en hospitalisation à domicile (HAD) ont de nouveau fortement augmenté en 2023 (+ 4,1 %, après + 1,6 % en 2022), quoique de façon moins marquée qu’au plus fort de la crise sanitaire (+ 6,8 % en 2021 et + 12,9 % en 2020). Elles représentent désormais 7,7 % des capacités d’hospitalisation complète en court et moyen séjour (hors psychiatrie), contre 2,1 % en 2006.
Enfin, après une nette augmentation en 2020 (+ 3,6 %), en réaction à la crise sanitaire liée au Covid-19, le nombre de lits de soins critiques a poursuivi son reflux (- 1 %). En particulier, la capacité d’accueil en réanimation a diminué de 1,7 % en 2023, mais demeure supérieure de 3,2 % à ce qu’elle était fin 2019.