Environnement : un outil pour estimer l’empreinte carbone des hôpitaux

Publié le 26 juin 2024 à 15h00 - par Rédaction Weka

L’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap) a lancé le 18 juin 2024 un nouvel outil : Mon Empreinte Carbone. L’objectif ? Permettre aux établissements sanitaires et médico-sociaux d’estimer leurs émissions de gaz à effet de serre afin de mettre en œuvre une stratégie de décarbonation.

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Alors que la transition écologique a quelque peu disparu des débats publics, l’Anap propose sur son site Internet depuis le 18 juin 2024 un outil novateur : Mon Empreinte Carbone. Cet outil, libre d’accès, permet « pour la première fois » selon l’Anap, une estimation nationale des émissions de CO₂ du secteur public de la santé à trois échelles différentes : nationale, régionale et structure juridique des établissements sanitaires et médico-sociaux. Et ce pour 2020 à 2022. Mon Empreinte Carbone a ainsi pris en compte plus de 13 000 établissements au total.

Visualiser et comparer

Concrètement, l’outil permet de visualiser les données en tonnes de CO₂ de 8 postes émetteurs de gaz à effet de serre : produits pharmaceutiques et produits à usage médical, alimentation, énergie, bâtiments, équipements, prestations et déchets, transport, autres consommables. Il permet aussi d’afficher ces émissions en pourcentage pour chaque établissement, la région dans laquelle il est situé et au niveau national. On peut ainsi observer que tel hôpital a des émissions de CO₂ plus importantes en produits pharmaceutiques ou en alimentation que sa région ou la France.

Mon Empreinte Carbone ne se substitue pas au Bilan carbone réglementaire, mais offre la possibilité à l’établissement d’avoir une première approche. « Cet outil est inédit pour le secteur de la santé. Il permet à chaque établissement de prendre conscience de son impact et de s’initier à la comptabilité carbone qui va s’imposer massivement pour la décarbonation du secteur. Nous espérons qu’il sera un déclencheur pour engager une démarche de décarbonation », explique Laurie Marrauld, maîtresse de conférences à l’École des hautes études en santé publique (EHESP), cheffe de projet santé au Shift Project, association dédiée au changement climatique, dans le communiqué de presse de l’Anap. Afin d’accompagner les décideurs et responsables dans leur prise en main de cet outil pour en faire un levier opérationnel de décarbonation, l’Anap propose à partir du 1^er juillet 2024 une série de webinaires avec des experts de l’Anap, Laurie Marrauld et d’autres intervenants.

Hausse des émissions de CO₂

Il met également en évidence l’importance des émissions de CO₂ dans le secteur de la santé et leur évolution ces dernières années. Les données recensées par l’Anap permettent d’identifier de grandes tendances au niveau national. Les émissions de CO₂ ont ainsi augmenté d’une mégatonne entre 2020 et 2022 (soit + 8 %). Cette hausse est principalement attribuable à celle des dépenses des produits pharmaceutiques, équipements et transports. Les produits pharmaceutiques et produits à usage médical en 2022 constituent en effet le premier poste d’émission avec 2,6 mégatonnes soit 21,4 % de la totalité. Les postes « bâtiments » et « équipements » représentent à eux deux plus d’un tiers des émissions de CO₂ de tous les établissements (33,6 %). Enfin, l’alimentation est le premier poste d’émission pour les établissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes (Ehpad) publics autonomes (879 000 tonnes).

Magali Clausener

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