Les expositions aux risques professionnels sont très variables selon les secteurs d’activité et en fonction du sexe, selon une étude représentative de près de 22 millions de salariés : l’enquête « surveillance médicale des expositions aux risques professionnels » (« Sumer »). Déjà réalisée en 1994 et en 2003, la dernière étude « Sumer », qui s’est déroulée sur près d’un an et demi, de janvier 2009 à avril 2010, intègre pour la première fois les agents de la fonction publique territoriale.
Ses résultats permettent notamment de comparer les contraintes et les risques subis par les agents territoriaux avec ce que vivent les autres agents publics et les salariés du secteur privé.
Ainsi, les agents territoriaux estiment, plus souvent que l’ensemble des salariés (17,2 % contre 15 %), qu’ils ne disposent pas d’informations claires et suffisantes pour exercer leurs tâches correctement. Ils déplorent également un manque de formation (21,8 % contre 16,3 %) ; le nombre de jours dédiés à la formation est, en effet, moins important dans la fonction publique territoriale que dans le reste du secteur public.
Les agents territoriaux sont également plus nombreux à devoir interrompre une tâche pour effectuer un travail non prévu (58,3 % contre 56,6 %). Toutefois, ils sont moins soumis à des contraintes de rythme ou d’horaires. Les astreintes sont plus fréquentes dans la fonction publique territoriale (14,7 % des agents en effectuent contre 10 % de l’ensemble des salariés) et le travail le dimanche, même occasionnel, y est légèrement supérieur (34,2 % contre 33,3 %).
Plus de deux agents sur dix victimes d’une agression verbale
L’hostilité sur le lieu de travail concerne davantage les agents territoriaux, en particulier ceux qui sont en contact avec le public : 21,7 % ont été victimes d’au moins une agression verbale de la part du public en douze mois de travail, et 13 % de plus d’une agression verbale. S’y ajoutent les agressions verbales de collègues ou de supérieurs hiérarchiques : 11,3 % contre 10,9 % pour l’ensemble des salariés.
Comme dans le secteur privé, près de trois agents sur dix ne se sentent pas soutenus en cas de situation difficile, et plus de trois sur dix considèrent que leurs managers ne leur accordent pas le respect qu’ils méritent.
Par ailleurs, le contact avec le public expose les agents – les femmes essentiellement – à des risques biologiques (23,3 % contre 14,5 % de l’ensemble des salariés).
Plus de trois sur dix (35 %) sont soumis à des risques biologiques, dans différentes filières : santé, action sociale, aide à domicile, hôtellerie-restauration-alimentation, entretien des espaces verts, traitement des déchets et de la pollution. Sur l’ensemble des salariés interrogés par l’enquête « Sumer », ceux de la fonction publique hospitalière sont, sans surprise, davantage soumis aux agents biologiques : c’est le cas de plus des trois quarts d’entre eux.
Quant aux entretiens annuels d’évaluation, ils sont plus répandus dans le secteur public, où ils concernent de huit agents sur dix, contre un sur deux dans le privé.
Marie Gasnier
Source :« Les risques professionnels en 2010 : de fortes différences d’exposition selon les secteurs« , Dares Analyses, février 2013, n° 010
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