« La protection de l’enfance traverse une crise majeure et les réformes tardent à venir », déplore la Convention nationale des associations de protection de l’enfant (CNAPE). Dès le lendemain du second tour des élections législatives qui viennent de bouleverser le paysage politique français, la fédération a donc rendu publiques 14 mesures d’urgence pour la protection de l’enfance. Des mesures « concrètes, directes, d’application immédiate, qui pourraient être prises sans relancer un énième cycle de concertation des acteurs, estime la CNAPE. Ne perdons plus de temps et agissons pour entamer le mouvement salutaire qui permettra de sauver notre modèle. »
Voici les 14 mesures d’urgence préconisées par la CNAPE :
- Mettre fin à toute possibilité de prise en charge dérogatoire des mineurs non accompagnés (MNA), afin de garantir une inclusion inconditionnelle dans le dispositif de protection de l’enfance.
- Mettre en place des normes d’encadrement dans les établissements d’accueil de la protection de l’enfance.
- Créer un conseil interministériel de l’enfance et un Fonds national pour l’enfance financé par l’État.
- Construire une nouvelle stratégie nationale de soutien à la parentalité 2025-2030.
- Créer un comité de filière des métiers de la prévention et de la protection de l’enfance.
- Réduire drastiquement le recours à l’intérim pour préserver la qualité de l’accompagnement.
- Généraliser les expérimentations Pégase et Santé protégée en faveur de l’ensemble des enfants protégés.
- Mailler l’ensemble du territoire national de solutions d’accueil alliant le soin et l’éducatif dédiées aux enfants en situation de handicap et protégés.
- Garantir à tous les jeunes de 18 à 21 ans ayant bénéficié d’une mesure de protection un droit opposable à l’accompagnement vers l’autonomie.
- Généraliser l’attribution du pécule à tous les jeunes ayant été confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE).
- Enterrer la dérive sécuritaire de la justice pénale des mineurs en investissant pleinement dans les mesures éducatives prévues par la loi.
- Conforter la prévention spécialisée comme compétence obligatoire de la protection de l’enfance.
- Déployer un système d’information uniformisé nationalement pour la protection de l’enfance.
- Organiser et déployer un Plan Mayotte.
« Ces mesures n’empêcheront pas la tenue d’une réflexion de plus long terme, indispensable, visant à fixer la vision d’une véritable politique publique de protection de l’enfance », soutient la CNAPE. Elles doivent se lire en complément de propositions plus programmatiques, à laquelle la fédération s’associe, comme celles publiées par l’Unicef. Ces mesures n’empêcheront pas, non plus, les acteurs de se mobiliser pour montrer leur attachement à un modèle de protection de l’enfance digne et ambitieux dans le respect à apporter aux droits des enfants, ajoute-t-elle. C’est pourquoi la CNAPE lance le collectif Les 400 000 pour appeler toutes les bonnes volontés à manifester, pour la protection de l’enfance, le 25 septembre prochain à Paris.