Du 18 mars au 10 mai 2020, cette ligne gratuite et ouverte 24 heures sur 24 a reçu 97 542 appels, contre 62 467 l’an dernier à la même période.
« Il est encore trop tôt pour affirmer » que cette hausse correspond à une augmentation effective des violences, a commenté dans Le Figaro le secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance, Adrien Taquet.
Cependant cette tendance « traduit aussi une vigilance collective accrue, notamment avec une hausse des appels de voisins et des camarades des enfants », a-t-il observé.
De leur côté, les responsables du service soulignent que « les pics d’augmentation des appels au 119 observés ces dernières semaines suivent très clairement les différents lancements de la campagne » d’information lancée à la radio, la télévision et sur internet pour faire connaître la ligne.
Dans le détail, le nombre d’appels ayant donné lieu à la transmission d’une « information préoccupante » aux services départementaux de protection de l’enfance a augmenté de 30 % par rapport à 2019. Et la proportion d’appels donnant lieu à une telle procédure a également augmenté, passant de 49 à 55 %.
Bien que très minoritaires, les cas graves ont cependant beaucoup augmenté : pendant la période du confinement, les écoutants du 119 ont alerté 79 fois le Samu, la police ou la gendarmerie, contre 37 fois l’an dernier à la même période.
Cette année, les appels ont émané plus souvent de mineurs (21,8 %, contre 16,8 % en 2019), et même de mineurs souhaitant évoquer leurs propres difficultés (17,2 % des appels, contre 13,2 % l’an dernier).
Le site internet www.allo119.gouv.fr a par ailleurs connu une « hausse inédite » de sa fréquentation, et plus de 1 400 personnes ont signalé des faits inquiétants via le formulaire mis en place cette année sur ce site.
Rappelant que les capacités d’écoute du service avaient été augmentées de 40 à 50 % pendant le confinement, M. Taquet a dit au Figaro qu’il comptait « continuer de renforcer le 119 pour maintenir un niveau d’écoute plus élevé ».
« Après la rentrée », le gouvernement lancera des « états généraux de la lutte contre les violences faites aux enfants » qui donneront lieu à des « mesures » avant le 20 novembre 2020, notamment concernant « l’amélioration de nos dispositifs de repérage » des violences, a dit le secrétaire d’État.
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