De nombreuses crèches sont restées fermées le 11 mars, en raison d’un mouvement national de grève des professionnels de la petite enfance, organisé à l’appel de plusieurs syndicats (CFDT, CGT, FSU et UNSA). Ces professionnels protestent contre le projet de décret réformant le décret n° 2007-230 du 20 février 2007 qui prévoit d’assouplir les règles d’accueil et d’encadrement des jeunes enfants dans les crèches.
Le mouvement a été bien suivi. Une trentaine de rassemblements et de manifestations ont réuni plusieurs milliers de manifestants dans toute la France. À titre d’exemple, en fin de matinée, 11 des 14 crèches de Strasbourg étaient fermées. À Bordeaux, 27 des 30 crèches n’ont pas ouvert leurs portes. Les 15 crèches de Besançon sont restées fermées. À Marseille, 50 crèches sur 60 étaient fermées et 9 structures fonctionnaient partiellement !
Le projet de décret modifiant la réglementation de l’accueil des jeunes enfants a été validé par le conseil d’administration de la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf), le 2 février. Selon le secrétariat d’État chargé de la Famille, le texte devrait être publié « dans les trois mois ». Celui-ci assouplit les normes en matière de qualification du personnel d’encadrement. Les personnels non qualifiés pourront, désormais, représenter jusqu’à 60 % du personnel (contre 50 % auparavant) dans les établissements d’accueil des jeunes enfants. Le projet de décret prévoit, également, une augmentation du taux d’accueil en surnombre, porté de 10 à 20 %, avec un lissage non plus hebdomadaire mais mensuel. Quant aux micro-crèches, elles intègrent le droit commun sans même avoir fait l’objet d’une évaluation.
Autre grief des professionnels de la petite enfance : la consécration des jardins d’éveil, en l’absence de toute concertation. De fait, alors que le cahier des charges de ces nouvelles structures d’accueil prévoyait un taux d’encadrement de 8 à 12 enfants par professionnel, le projet de décret ne fait référence ni à un taux d’encadrement, ni à un niveau de qualification des personnels.