Le Collectif national d’assistants maternels en crèche familiale (CNAMCF) tire, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme quant à la situation des crèches familiales. Si ces structures occupent « une place unique » dans le paysage de la petite enfance, elles sont « laissées sur le banc de touche depuis de nombreuses années », dénonce le Collectif. Résultat, le nombre de places d’accueil y a chuté de plus de 23 500 entre 2010 et 2021 ! Dans ces conditions, « quelle place leur sera accordée par le gouvernement e les collectivités territoriales au sein du futur service public de la petite enfance (SPPE) ? », interroge avec inquiétude le CNAMCF, via un communiqué du 22 septembre 2024.
Le CNAMCF attend du nouveau gouvernement la poursuite des engagements pris par son prédécesseur en faveur des crèches familiales, mais surtout « des mesures fortes et ambitieuses » pour leur garantir une place au sein du futur SPPE. « L’immobilisme des pouvoirs publics alimente le déclin des crèches familiales publiques et privées », déplore le Collectif.
Le CNAMCF prône « des mesures urgentes pour sauver les crèches familiales. »
Clarifier et améliorer le statut
Pour le Collectif, il s’agit d’un préalable indispensable afin d’enrayer la fuite des assistantes maternelles de ces structures et de restaurer l’attractivité du métier. « La clarification du statut, illisible et complexe, permettra également aux employeurs de s’engager plus facilement vers ce mode d’accueil », assure le CNAMCF. Toutefois, cette clarification ne devra pas se faire au détriment des conditions de travail des assistantes maternelles, prévient-il. Au final, le Collectif revendique la création d’un « vrai statut à part entière d’assistant maternel de crèche familiale. »
Revaloriser et sécuriser les salaires
Le taux horaire des assistantes maternelles de crèche familiale et la rémunération non sécurisée et variable constituent un frein évident au maintien dans leur poste et à l’embauche de nouvelles recrues, est convaincu le CNAMCF. Il insiste donc sur la nécessité d’une revalorisation « substantielle » du salaire minimum des assistantes maternelles de crèche familiale, agents contractuels de droit public au sein de la fonction publique territoriale (FPT), afin d’atténuer l’écart important avec les taux horaires pratiqués par les assistantes maternelles du particulier employeur. « La sécurisation des salaires est aussi un gage d’attractivité », ajoute le Collectif.
Soutenir financièrement les collectivités employeurs
Ce soutien s’avère primordial pour les collectivités, selon le CNAMCF. À la veille du SPPE, celles-ci doivent avoir les moyens de réinvestir ce mode d’accueil et d’assurer ainsi à leurs administrés une offre d’accueil diversifiée qui répond aux attentes des parents, poursuit-il.
Le soutien aux collectivités passe également par un accompagnement des gestionnaires :
- formation spécifique délivrée par le CNFPT ;
- accompagnement et conseil CAF pour optimiser la gestion de ces structures ;
- mise en place de logiciels informatiques adaptés.
Le CNAMCF invite le nouveau gouvernement à expérimenter de nouveaux modèles de crèches familiales. Par ailleurs, il demande aux pouvoirs publics de lancer une campagne de promotion ciblée sur le métier d’assistant maternel en crèche familiale, mais aussi une campagne pour promouvoir ce mode d’accueil auprès des parents, des communes et des partenaires (CAF, PMI…).
Pour favoriser l’entrée dans le métier, le Collectif propose d’instaurer une prime d’installation pour les assistantes maternelles de crèche familiale. Enfin, pour, d’une part, maintenir un accueil de qualité et, d’autre part, favoriser des passerelles vers d’autres métiers de la petite enfance, le CNAMCF demande « des formations régulières de qualité. »