Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 a été définitivement adopté au Sénat ce lundi 17 février 2025. Le texte approuvé par les parlementaires confirme la prorogation et le triplement du fonds d’urgence pour les Ehpad en difficulté, porté à un montant de 300 millions d’euros. L’augmentation de 100 millions à 300 millions d’euros de ce fonds introduit par le Sénat avait été annoncée par la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, le 1er février 2025, à la veille de l’examen du PLFSS 2025 à l’Assemblée nationale, où il a survécu à trois motions de censure déposées par La France insoumise (LFI).
Ces 300 millions d’euros supplémentaires pour le grand âge représentent « une bouffée d’air pour des établissements sous asphyxie », salue l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Toutefois, l’association insiste sur le fait que « cette mesure ne saurait répondre aux difficultés structurelles auxquelles est confronté l’ensemble du secteur du grand âge. » Ainsi, en 2023, 66 % des Ehpad étaient en déficit, contre 27 % en 2020. Pour le seul secteur public, 85 % des Ehpad publics étaient déficitaires l’an dernier et affichaient un déficit cumulé estimé à 1,3 milliard d’euros par la Fédération hospitalière de France (FHF).
« Certes, les Ehpad font face à de vraies difficultés », mais le gouvernement « oublie complètement les services d’aide à domicile, qui sont sur le point de s’effondrer », déplore l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA). Des services à domicile disparaissent et des milliers de personnes âgées et de personnes en situation de handicap se retrouvent sans solution, alerte-t-elle. UNA exige donc « avec force » que le gouvernement et les parlementaires créent un fonds d’urgence pour les services à domicile en difficulté.
Pour mémoire, le 24 septembre 2024, 18 fédérations et organisations du secteur de l’aide aux personnes âgées – Fnadepa, Adédom, AD-PA, CNDEPAH, Fehap, FHF, GEPSo, Nexem, UNA, Unccas… – ont organisé la 3e édition de la grande mobilisation : « Les vieux méritent mieux ! ». Ce jour-là, les 18 organisations coalisées ont demandé au gouvernement la création d’un fonds d’urgence doté de 1,4 milliard d’euros pour assurer la survie des établissements et services en grande difficulté et combler les déficits accumulés.