Ces études, confiées à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), au Haut Conseil de Santé publique et à la Conférence nationale de santé, doivent « éclairer une situation connue mais trop peu documentée », a précisé dans un communiqué le ministère des Solidarités. Ces travaux visent à optimiser les systèmes d’information permettant de faire remonter les signaux d’alerte et à faire un état des lieux des recherches sur ces questions, pour « identifier les facteurs de risque et donc les stratégies de prévention efficaces », explique-t-on dans l’entourage du ministre Jean-Christophe Combe.
L’un des enjeux est de permettre aux pouvoirs publics et à la société dans son ensemble de s’attaquer au phénomène sur la durée, et non pas seulement de manière épisodique, en réaction à tel ou tel scandale, a-t-on ajouté de même source. Les missions confiées aux trois instances administratives s’inscrivent dans une démarche plus large devant déboucher sur une « stratégie nationale » de lutte contre les maltraitances pilotée par M. Combe. Cette stratégie s’efforcera de s’attaquer à tous les aspects du phénomène : en établissements ou à domicile, contre des seniors, des personnes handicapées ou des enfants, ou encore contre des personnes en situation de vulnérabilité sociale, qui « méritent tout autant de vigilance », souligne-t-on dans l’entourage du ministre.
La « Fédération 3977 », qui gère un numéro d’appel dédié aux maltraitances, a tiré jeudi 15 septembre 2022 la sonnette d’alarme concernant la situation dans les maisons de retraite : au premier semestre 2022, elle a ouvert plus de 5 000 dossiers pour « maltraitances possibles » sur des adultes, soit une hausse de 24 % par rapport au 1er semestre 2021. Et cette hausse « tient exclusivement » aux cas relevés dans des Ehpad, a-t-elle précisé.
Sur le seul premier trimestre 2022, l’augmentation des alertes par rapport à la même période de 2021 pouvait s’expliquer par le scandale Orpea qui a attiré l’attention médiatique sur les Ehpad, mais la tendance s’est maintenue au deuxième trimestre, ce qui « surprend », écrit dans un communiqué la Fédération. Au final, la hausse des cas signalés « peut aussi bien s’expliquer par celle des situations réelles, que par celle des décisions d’alerter », selon les gestionnaires de la ligne téléphonique.
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