Comment est né le Cercle des Acteurs Territoriaux ?
Cela faisait un moment que nous étions plusieurs à vouloir créer un espace neutre d’analyse, de recueil de données, de réflexion, d’informations et de propositions du / sur le service public local. Notre idée était aussi que ses membres puissent avoir, à moyen terme, la capacité et la légitimité de le représenter, notamment dans les médias nationaux et apporter une autre voie que celles uniquement à charge sur les fonctionnaires et les élus locaux.
Cela n’existe-t-il pas déjà ?
C’est ce que fait déjà, du mieux possible et à sa place, la presse professionnelle territoriale, que je connais bien depuis des années. Et nous avons la chance dans notre univers professionnel d’avoir une presse variée et compétente. Je ne suis pas certain d’ailleurs que l’ensemble des collectivités locales et leurs partenaires privés aient véritablement conscience qu’elle est certes un espace de débat, d’information mais aussi de reconnaissance à l’extérieur de l’ensemble des acteurs du service public local. Ceci étant dit, les entreprises de presse ont aussi leur logique économique et un rapport au temps, notamment du fait de leur rythme de parution.
C’est ce que font également avec un immense engagement et souvent des productions d’une grande qualité les associations et syndicats professionnels mais par définition chacun dans un domaine qui lui est propre, d’où l’intérêt d’un lieu de réflexion qui décide de son rythme et des sujets dont il s’empare, comme Le Cercle que nous avons créé.
Comment ce projet a-t-il pu se concrétiser ?
Grace à ses 22 membres (voir liste en encadré) dont la majorité est issue de la fonction publique territoriale (départements, communautés d’agglomérations, petites et grandes villes), mais aussi de la fonction publique d’État ou des universitaires. Tous ceux que j’ai sollicités ont répondu positivement et savent malgré leurs fonctions se rendre disponibles. D’horizons très divers, ils sont tous sont animés d’une envie : « réfléchir ensemble, comparer, imaginer pour nos collectivités locales d’autres solutions organisationnelles et managériales ». La réappropriation de la valeur travail dans un contexte de rééchelonnement des valeurs est également un des fils rouges de nos travaux.
Plusieurs collègues souhaitent nous rejoindre et la porte est bien entendu ouverte. Il faudra cependant que nous maintenions une taille qui permet un travail fructueux sans nous priver ni de compétences, ni de diversité… c’est un peu la quadrature de notre cercle.
J’ajoute que pour que ce cercle existe, il a fallu également trouver un mécène. Il s’agit de Sofaxis, qui assure toute notre logistique, participe à nos travaux comme contributeur mais n’intervient jamais sur nos choix ou nos orientations… ce qui est suffisamment rare pour le signaler !
Pourquoi ce livre blanc ?
S’il en était besoin, la crise sanitaire a montré que le service public local n’est pas la mécanique lourde et rouillée, incapable de s’adapter, que des voix « expertes » dénoncent régulièrement. Outre l’atout évident de sa proximité, il est inventif, créatif, pragmatique et résilient. Or, la résilience et l’adaptation sont interdépendantes.
Mais la qualité dont il fait preuve est le résultat du travail d’hommes et de femmes, qui ont vécu cette période différemment, et d’organisations qui ont été questionnées voire ébranlées par cette crise. Aussi, à mi-confinement, avons-nous tenté de répondre à la question : « Comment faire pour que la reprise ne soit pas une nouvelle crise ? Une question qui en a entrainé de nombreuse autres : comment reconstruire le collectif, libérer la parole, organiser l’écoute et le dialogue, le soutien des agents éprouvés différemment par cette période ? Que faire des nouvelles solidarités qui ont émergé ? Comment valoriser les compétences acquises ? Comment repenser le télétravail, les missions de chacun, celles de la Territoriale en général ? Quel nouveau rapport avec les élus, le territoire, les citoyens ? Bien loin de se vouloir exhaustif, il nous a semblé primordial de produire un résultat disponible avant même l’allègement du confinement afin de donner à nos collègues l’opportunité d’approfondir leur propre réflexion et de se préparer, au mieux, à agir dans les domaines qu’ils jugeront utile d’explorer.
Nous avons choisir de construire ce livre blanc autour de 10 pistes d’action (voir encadré). Enfin, au cours de nos rencontres, nous accueillons des personnalités, qui nourrissent notre réflexion, voire partagent nos travaux. Parmi eux, Hervé Sérieyx et Yves Clot nous ont fait l’amitié de deux avant-propos de ce travail collectif.
Propos recueillis par Julien Prévotaux
10 pistes d’action
|
Les membres du Cercle des Acteurs Territoriaux Nadège Baptista, Directrice générale adjointe « Aménagement Territorial, Habitat, Grands Projets & JO 2024 » – Métropole du Grand Paris Animateurs : Estelle Chevassu, Journaliste et Hugues Perinel |
Vous souhaitez consulter le Livre Blanc : Télécharger-le ici.