Selon les données 2023 d’une grande enquête de l’Institut national de la statistique sur les ressources et conditions de vie en France, environ 15 % de la population vivant dans un logement dit ordinaire (hors maisons de retraite, cités U ou sans-abri) est en situation de pauvreté monétaire et 14 % en situation de privation matérielle.
Les premiers, qui représentent 10,2 millions de personnes, ont un niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian (24 330 euros annuels en 2022). Les seconds (9 millions) déclarent se priver d’un nombre jugé significatif de produits et services, par exemple le chauffage.
À côté de ces deux approches coexiste une approche plus subjective avec des personnes déclarant des difficultés financières à la fin du mois, soit en 2023, 22 % de la population ce qui représente 14,6 millions de personnes.
Au total 32 % des répondants à l’enquête Insee sont concernés par l’une des trois situations. 4 % cumulent les trois, 10 % deux des trois et 18 % seulement l’une d’entre elles.
« Les enfants, les familles monoparentales et nombreuses, les locataires, les personnes au chômage et les habitants des territoires urbains sont parmi les plus touchés par la pauvreté, quelle que soit l’approche retenue », relève l’Insee.
En croisant les données en fonction des trois situations, l’institut dessine un panorama plus large, mais aussi plus contrasté de la population confrontée au manque d’argent.
Les différences peuvent s’expliquer par de multiples raisons. La pauvreté monétaire renseigne sur le revenu des ménages, mais sans tenir compte de leurs besoins qui peuvent varier en fonction de leur situation personnelle face aux aléas de la vie, du coût de la vie là où ils habitent, de leur consommation, du fait qu’ils soient propriétaires ou non, etc.
Parmi la population des fins de mois difficiles qui n’est pas considérée comme pauvre ou susceptible de souffrir de certaines privations, « une partie est relativement proche » de ces situations, « tandis qu’une autre s’en éloigne beaucoup plus fortement ».
Ainsi, 20 % des personnes déclarant uniquement des difficultés financières « ont un niveau de vie supérieur à environ 2 400 euros par mois, soit près du double du seuil de pauvreté monétaire ». Parmi elles se trouvent les propriétaires accédants confrontés à des mensualités de remboursement d’emprunts élevées.
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