La santé en tête des préoccupations des Français, devant le pouvoir d’achat, selon une étude

Publié le 24 octobre 2024 à 9h15 - par

La santé constitue cette année « le premier sujet de préoccupation des Français », devant le pouvoir d’achat qui était en tête en 2023 ou l’immigration – classée sixième à égalité avec d’autres thématiques -, selon un sondage Ipsos pour le CESE, publié mercredi 23 octobre 2024.

La santé en tête des préoccupations des Français, devant le pouvoir d'achat, selon une étude
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Interrogés sur les « trois sujets qui les préoccupent le plus », 40 % des Français sélectionnent « leur santé et celle de leurs proches » (+ 3 points par rapport à 2023), et même 42 % au sein des catégories socio-professionnelles défavorisées, selon l’enquête Ipsos et le rapport annuel sur l’état de la France du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

S’ensuivent le pouvoir d’achat (34 %, – 6 points), la situation économique et financière du pays (28 %, + 5 points) et la situation politique (24 %, non mesurée l’an dernier).

L’immigration arrive sixième (18 %, constant), à égalité avec l’instabilité géopolitique ou l’avenir du système de retraites.

Après deux années d’inflation record, la hausse des prix redevient plus contenue (2 %), mais les Français peinent à joindre les deux bouts : 13 % d’entre eux déclarent qu’ils ne parviennent pas à répondre à leurs besoins essentiels, et pour 32 % c’est « tout juste ».

En termes d’accessibilité aux services publics, un Français sur deux dénonce un difficile accès aux soins, et même 59 % parmi les habitants d’agglomérations de moins de 20 000 personnes.

Le CESE souligne d’importantes « inégalités », notamment de santé. Plusieurs départements des régions d’Outre-mer, Hauts-de-France, Grand Est et Centre cumulent « une espérance de vie à 60 ans plus faible et un nombre plus élevé d’années vécues en mauvaise santé ».

Les hommes parmi les 5 % les plus aisés vivent 13 ans de plus que les 5 % des hommes les plus pauvres, un écart réduit à 8 ans chez les femmes.

Politiques « déconnectés », démocratie mal-aimée

Le CESE relève qu’un accès moindre aux services « pèse négativement sur l’attachement à la démocratie ».
Ainsi « 15 % des Français déclarent qu’ils ne seraient pas prêts à défendre la démocratie si elle était en danger », note l’étude, et « plus inquiétant, 23 % ne sont pas convaincus qu’il s’agisse du meilleur système politique existant ».

Parmi les moins attachés à la démocratie, « les jeunes et les personnes défavorisées sont largement surreprésentés », pointe l’enquête. « Un Français sur deux juge que seul un pouvoir fort et centralisé peut garantir l’ordre et la sécurité (51 %) ».

« L’enjeu, c’est d’enrayer la tentation des régimes autoritaires », estime le président du CESE Thierry Beaudet dans une interview au Parisien.

Quant à la classe politique, elle est « déconnectée des réalités des citoyens » pour près de 8 sondés sur 10, selon l’enquête Ipsos.

Une défiance qui se retrouve jusque dans leur participation à la vie de la société : 35 % des sondés sont bénévoles dans une association, plutôt que dans un syndicat ou une organisation professionnelle (12 %) ou un parti politique (7 %).

Le CESE a adopté mercredi 23 octobre 2024 en séance plénière son rapport annuel. Avant de lancer dans un communiqué un appel à « se rapprocher des territoires » pour « co-construire des réponses aux problèmes du quotidien ». Il juge urgent notamment d’approfondir « l’association des citoyennes et des citoyens aux processus de décision ».

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