Le cinquième rapport annuel émanant de cette « commission consultative transpartisane » installée depuis 2013 auprès de Matignon a été remis mardi 15 mai au président Emmanuel Macron, au cours d’un « entretien riche, approfondi, concret », a tweeté l’observatoire.
Présidée par l’ancien ministre socialiste Jean-Louis Bianco, cette instance est très contestée par une partie du camp laïque, qui estime sa ligne trop accommodante avec le communautarisme – ce dont l’observatoire se défend – dans une France frappée par les attentats jihadistes et marquée par la progression d’un islam identitaire.
Dans la note de synthèse de son rapport 2017-2018, l’Observatoire constate « une sensibilité toujours très forte sur toute situation qui touche à la laïcité et aux faits religieux ».
« Les atteintes directes à la laïcité – qu’elles émanent d’individus, d’associations, d’administrations ou de collectivités – restent en réalité peu répandues au niveau national, et apparaissent pour la deuxième année consécutive mieux contenues grâce à la multiplication (…) à destination des acteurs de terrain des formations à la laïcité et à la gestion des faits religieux », indique la note.
« Toutefois, les tensions et les crispations sur ces sujets qui suscitent un émoi important restent très significatives », poursuit l’observatoire, relevant que « le besoin de formation reste énorme ».
Pour Jean-Louis Bianco, qui signe l’introduction de ce cinquième rapport, la « fermeté » doit être « toujours réaffirmée » en matière de laïcité, « mais dans le cadre du droit en vigueur », objet souvent d’une « profonde méconnaissance ».
« L’Observatoire de la laïcité alerte les pouvoirs publics et l’ensemble de la communauté nationale sur les effets contre-productifs produits par des discours publics, dans un contexte de peurs multiples, visant à imposer un durcissement de la laïcité et à la transformer dans le but, parfois inavoué, de réduire les libertés qu’elle garantit et de multiplier les interdits qu’elle prévoit », écrit son président.
« Une telle orientation aurait pour conséquence de rompre l’équilibre posé en 1905, à une période plus tendue qu’elle ne l’est aujourd’hui, entre libertés individuelles et nécessaire respect du cadre collectif », prévient-il.
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