Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin, « le débat ne se pose pas du tout sur les questions de service public, et pas du tout sur les questions de fond », regrette auprès de l’AFP Arnaud Bontemps, membre du collectif Nos Services publics fondé en 2021 qui s’inscrit clairement dans l’opposition au Rassemblement national (RN) et à la politique du gouvernement sortant pour les 5,7 millions d’agents publics.
« On ne parle pas du tout de questions concrètes : est-ce que j’aurai un enseignant pour mon enfant ? Est-ce que je pourrai choisir ma licence et mon master ? », déplore-t-il.
Dans son comparateur de programmes, Nos Services publics identifie une trentaine de « questions concrètes » liées aux principaux services publics, par exemple « La police et la gendarmerie pourront-elles mieux me protéger ? », « Est-ce que l’hôpital public aura les moyens de fonctionner ? », « Vais-je obtenir une décision de justice plus rapide ? »
Le collectif analyse ensuite les réponses apportées par le camp présidentiel, le Nouveau Front populaire (NFP), le Rassemblement national (RN) et Les Républicains non ralliés au RN.
Pour ce faire, il se base non seulement sur les programmes des partis mais aussi sur leurs propositions lors des précédentes élections ou sur les mesures prises ces dernières années par le gouvernement et qui ont un impact sur le service public.
« Notre principal message est une forme d’alerte : les réponses aux questions concrètes ne sont pas du tout satisfaisantes pour la plupart des programmes qu’on étudie », s’inquiète Arnaud Bontemps.
Le cofondateur du collectif juge cependant que le projet de l’alliance de gauche (NFP) incarne un « vrai changement » voire une « rupture », tandis que la « préférence nationale » portée par l’extrême droite (RN) « risque d’être une difficulté supplémentaire pour pourvoir les postes », à l’heure où la fonction publique peine à recruter sur certains métiers.
Le comparateur de programmes a été réalisé par une « trentaine d’experts », selon le collectif. Parmi ces derniers figurent notamment des « chercheurs » et des « membres de l’administration » issus des ministères, des rectorats ou encore des Agences régionales de santé (ARS), complète Arnaud Bontemps.
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