Un taux de mobilisation de 1,6 % dans la fonction publique d’État, de 1,41 % dans la fonction publique territoriale et de 1,3 % dans la fonction publique hospitalière, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification. Si, depuis quelques jours, les communes avaient pris le soin de prévenir les parents d’élèves du risque de perturbation des services de restauration scolaire et d’accueil périscolaire, la « journée d’actions, d’information et de mobilisation des personnels » organisée le jeudi 3 avril 2025 n’a pas vraiment fait recette.
Pas d’année noire pour la Fonction publique et les agents publics en 2025 !
Refusant « une année noire » pour la fonction publique en 2025, les fédérations de fonctionnaires de quatre organisations syndicales – CGT, UNSA, FSU et Solidaires – avaient décidé cette mobilisation nationale le 19 mars, au lendemain d’une réunion au ministère de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification pour discuter de l’agenda social 2025.
Tout au long de la journée d’actions, les quatre syndicats ont réitéré leurs revendications communes, à savoir :
- des services publics et une fonction publique assurant les droits et répondant aux besoins des populations sur l’ensemble du territoire y compris en Outre-mer ;
- l’augmentation de la valeur du point d’indice et des mesures salariales générales ;
- la suppression de la baisse de 10 % des rémunérations pendant les congés de maladie ;
- la refonte des grilles indiciaires ;
- l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes ;
- le rétablissement du versement de la garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA) ;
- que les droits des agent(e)s publics, au titre des politiques de protection et d’action sociales, soient assurés.
Sur la question des retraites, les quatre organisations syndicales se retrouvent sur la revendication de refus du report de l’âge légal imposé par la loi de 2023 en demandant l’abrogation des 64 ans.
Agenda social 2025 : une nouvelle version dévoilée par Laurent Marcangeli
Le 18 mars, le ministère a soumis un projet d’agenda social pour 2025 aux huit organisations syndicales représentatives de la fonction publique. Cette feuille de route, qui « s’inscrit dans la perspective des évolutions de la fonction publique à l’horizon 2050 », contient huit chantiers. En matière de politique salariale, l’agenda ministériel propose « un état des lieux et diagnostic », renvoyant à un groupe de travail chargé, à compter de mi-avril, de « travaux d’élaboration d’orientations sur plusieurs thématiques issues du constat. »
Le calendrier prévoit, par ailleurs, la finalisation d’un accord de méthode, d’ici à la mi-avril, en vue de l’ouverture d’une négociation sur la qualité de vie et les conditions de travail (menée de mai à décembre 2025). Le ministère annonce également l’ouverture d’une négociation relative à l’égalité professionnelle. Une négociation sur le handicap – visant « le renforcement de la culture de l’inclusion et la responsabilisation des employeurs » – est aussi inscrite à l’agenda social 2025. Enfin, concernant les questions de santé au travail, le gouvernement projette d’aborder « la santé mentale et la santé des femmes. »
Lancement du printemps des services publics
Plus tôt dans la journée, la défense des services publics a fait l’objet d’un appel commun qui enjoint à ne pas choisir « entre les enjeux de sécurité et la reconstruction des services publics » à l’occasion du lancement d’une campagne « Le printemps des services publics » : « alors que l’inquiétude autour du recul des services publics est une préoccupation très largement partagée (d’autant plus dans le contexte international que nous connaissons), qu’ils ont été massivement définancés dans les dernières années et que les discours gouvernementaux récents laissent entendre qu’ils pourraient l’être plus encore à l’avenir, le printemps des services publics vise à mettre les pieds dans le plat et à réaffirmer le rôle central de l’impôt dans notre fonctionnement démocratique : “les services publics, ça vaut le coût !” », écrivent les organisateurs. Cette campagne du collectif « Nos services publics », qui réunit syndicats de la fonction publique, ONG, associations et structures professionnelles, se tiendra d’avril à juin avec des dizaines d’initiatives et une programmation variée d’événements.