Depuis le 1er octobre 2023, la Métropole de Lyon expérimente la mise en place d’un congé menstruel chez ses agentes, rappelle son président, Buno Bernard, dans un courrier adressé, jeudi 6 mars 2025, au gouvernement.
Ce dispositif, strictement encadré et obtenu seulement sur certificat médical prouvant des règles douloureuses, a bénéficié à 130 des 2 500 agentes de la Métropole, selon une première évaluation du système effectuée six mois après sa mise en place. Il permet aux femmes concernées d’obtenir deux jours par mois une autorisation spéciale d’absence (ASA) pour raison de santé, sans perte de salaire.
Mais la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes a averti d’un « défaut de base légale » de cette expérimentation, poursuit le courrier.
En l’absence de loi, plusieurs de ces tests menés au sein de collectivités en France ont déjà été contestés devant la justice administrative. C’est notamment le cas de Grenoble, dont l’expérimentation fait l’objet d’une saisine du tribunal par préfecture de l’Isère.
« Les agentes du service public pourraient se retrouver privées d’une amélioration notable de leur qualité de vie au travail », craint la lettre de la Métropole de Lyon, qui souligne que le secteur privé, lui, peut mettre en place ce congé « sans restriction ».
M. Bernard demande donc « l’intervention rapide du législateur » pour « une meilleure prise en compte » de la santé au travail, rappelant que l’endométriose touche presque 10 % des femmes.
« Au-delà des expérimentations », l’élu estime qu’il conviendrait de « poser le débat de l’arrêt menstruel entièrement pris en charge par la sécurité sociale sans délai de carence.
Le 20 février, la ministre chargée de l’Égalité femmes-hommes Aurore Bergé s’était dit en accord « sur le principe » avec le congé menstruel. Mais « je ne voudrais pas que cela se retourne contre les femmes », avait-elle mis en garde.
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