Si trois agents de la fonction publique sur dix indiquent occuper un emploi compatible avec le télétravail, seul un sur six déclare avoir télétravaillé au cours de l’année 2023, rapporte une récente étude de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) du ministère de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification (Point Stat n° 51, mars 2025). « Cette part s’est fortement réduite depuis 2021, en raison de la fin des mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19 s’accompagnant d’une moindre incitation au télétravail », commente l’auteure de l’étude.
La proportion de télétravailleurs dans l’ensemble de la fonction publique s’établissait donc à 16 % en 2023, contre 17 % en 2022 et 22 % en 2021. Voici les chiffres, très contrastés, dans les trois versants.
- Fonction publique de l’État (FPE) : 24 % en 2023, contre 25 % en 2022 et 33 % en 2021.
- Fonction publique hospitalière (FPH) : 5 % en 2023, contre 4 % en 2022 et 6 % en 2021.
- Fonction publique territoriale (FPT) : 13 % en 2023, contre 14 % en 2022 et 17 % en 2021.
Quels sont les agents qui ont recours au télétravail ?
Parmi les agents de la fonction publique considérant leur emploi comme compatible avec le télétravail, un peu plus de la moitié (54 %) y ont recours, contre plus des deux tiers (69 %) parmi les salariés du privé. Le recours au télétravail est plus courant chez les cadres (64 %), dans l’agglomération parisienne (64 %) et parmi les femmes (56 %), observe la DGAFP. Selon les versants, le taux de recours s’avère supérieur dans la FPE (59 %), mais nettement inférieur dans la FPH (40 %), où la proportion d’emplois compatibles avec le télétravail est déjà très réduite.
Pour quel rythme de télétravail ?
Six télétravailleurs sur dix (61 %) dans la fonction publique effectuaient au maximum un jour de télétravail par semaine en 2023, contre quatre sur dix (41 %) dans le secteur privé. « Cette proportion a quasiment doublé par rapport à 2021 », souligne l’auteure de l’étude. En revanche, seuls 11 % des agents ont télétravaillé au moins trois jours par semaine, quand, dans le privé, près d’un quart (24 %) des salariés a adopté ce rythme de télétravail.
Les agents de l’agglomération parisienne et des communes rurales souhaitent télétravailler davantage
La grande majorité (72 %) des agents occupant un emploi compatible indiquent être satisfaits de leurs rythmes de télétravail, mais un quart souhaite y recourir davantage : soit ils ne télétravaillent pas et aspirent à pouvoir le faire (15 %), soit ils télétravaillent déjà mais veulent le faire plus (10 %). À profil similaire, le désir d’accroître son rythme de télétravail est davantage exprimé par les habitants de l’agglomération parisienne ou des communes rurales, ainsi que par les femmes, précise l’étude.
De fait, si hommes et femmes partagent des perceptions semblables quant à la compatibilité de leur emploi avec le télétravail, leur aspiration en termes de niveau de pratique est différente. Les femmes, déjà plus nombreuses que les hommes à recourir au télétravail, souhaiteraient plus qu’eux y recourir davantage : 27 % d’entre elles expriment ce souhait, qu’elles télétravaillent ou non, contre 21 % des hommes. En particulier, les femmes qui télétravaillent sont deux fois plus nombreuses à exprimer leur volonté de télétravailler plus (13 %) que les hommes dans la même situation (6 %). Les agents occupant un emploi compatible souhaitent plus souvent bénéficier du télétravail ou en accroître la fréquence quand ils ont des enfants : ceux qui vivent dans une famille monoparentale sont notamment 32 % à exprimer ce souhait, contre 21 % de ceux qui vivent seuls. Enfin, les personnes d’âge intermédiaire, entre 30 et 50 ans, aspirent à plus de télétravail que les moins de 30 ans (21 %) ou les plus de 50 ans (22 %).