Alors que, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, actuellement en discussion au Sénat, le gouvernement prévoit d’instaurer trois jours de carence en cas d’arrêt maladie dans la fonction publique, un récent rapport de la DGAFP révèle que les agents de la fonction publique se sont absentés 12 jours en moyenne en 2023, soit 1,7 jour de plus que les salariés du privé (10,3 jours). « Ces durées d’absence sont en baisse dans les deux secteurs par rapport à 2022, mais de façon plus notable dans le secteur public (- 2,5 jours) que dans le secteur privé (- 1,4 jour) », observe la Direction générale de l’administration et de la fonction publique.
Les agents de la fonction publique de l’État (FPE) hors enseignants se sont absentés 8,4 jours en moyenne pour raison de santé, contre 9,3 jours pour les enseignants, 14 jours dans la fonction publique hospitalière (FPH) et 14,7 jours dans la fonction publique territoriale (FPT). C’est dans la FPH que la baisse du nombre moyen de jours d’absence est la plus marquée : – 4,1 jours entre 2022 et 2023. Au final, l’an dernier, la part des agents absents au moins un jour pendant la semaine de référence pour raison de santé était plus importante dans la FPT (7 %) et la FPH (6 %) que dans la FPE (4 %). Au total, dans la fonction publique, 5 % des agents ont déclaré avoir été absents au moins un jour pour raison de santé durant la semaine de référence, une proportion similaire à celle du secteur privé. Cette proportion est en baisse dans l’ensemble des versants, mais aussi, dans une moindre mesure, dans le privé, précise le rapport.
Ces données sont extraites de l’édition 2024 du Rapport annuel sur l’état de la fonction publique, rendu public le 15 novembre 2024 par la DGAFP. Chaque année, ce rapport diffuse les données et analyses relatives aux ressources humaines des trois versants de la fonction publique et dresse un bilan de l’évolution de l’emploi public, des flux de personnels, des rémunérations, de la formation, du temps de travail et de son organisation.
L’évolution des effectifs
Fin 2022, la fonction publique employait 5,7 millions d’agents, représentant ainsi près d’un emploi sur cinq (19,8 %) en France (contre 22 % en 1989). Cette année-là, la fonction publique a comptabilisé 27 300 agents de plus que fin 2021 (+ 0,5 % sur un an). À ces agents publics, viennent s’ajouter 29 800 bénéficiaires de contrats aidés, dont les effectifs sont en baisse par rapport à 2021. Tous versants confondus, les effectifs dans la fonction publique (y compris les bénéficiaires de contrats aidés) ont augmenté de 0,3 %.
- L’évolution dans la FPE
Hors contrats aidés, l’emploi est en hausse dans la FPE (+ 0,6 %), après une quasi-stabilité en 2021 (- 0,1 %). Cette hausse est plus forte que l’évolution moyenne annuelle entre 2011 et 2021 (+ 0,4 %). L’emploi a augmenté dans les ministères (+ 0,3 %) et dans les établissements publics (+ 1,7 %).
- L’évolution dans la FPT
Dans la FPT, l’emploi est aussi en hausse en 2022 (+ 0,5 %). Il continue de diminuer dans les organismes communaux (- 0,2 %) et de croître dans les organismes intercommunaux (+ 2,5 %). Comme l’année précédente, il progresse dans les organismes départementaux (+ 0,6 %) et diminue dans les régions (- 0,2 %). En incluant les contrats aidés, dont le nombre est en forte baisse en 2022 (- 25,7 %), l’emploi total dans la fonction publique territoriale est resté stable.
- L’évolution dans la FPH
Dans la FPH, l’emploi a augmenté de 0,2 %, moins qu’en 2021 et qu’entre 2011 et 2021 en moyenne (+ 0,7 %).
Les flux de personnels dans la fonction publique
En 2022, 535 600 agents sont entrés dans la fonction publique civile et 497 100 en sont sortis, soit, par rapport à 2021, 45 700 entrées et 23 300 sorties supplémentaires (respectivement + 9,3 % et + 4,9 %).
Le taux d’entrée a progressé dans les trois versants :
- + 10,3 % dans la fonction publique hospitalière (+ 0,7 point) ;
- + 10,5 % dans la fonction publique territoriale (+ 0,5 point) ;
- + 9,4 % dans la fonction publique de l’État (+ 1,2 point).
Le taux de sortie diverge quelque peu :
- Stable à 8,3 % dans la fonction publique de l’État, à 8,3 % ;
- + 9,9 % (+ 0,6 point) dans la fonction publique territoriale ;
- + 10 % (+ 0,9 point) dans la fonction publique hospitalière.
Le nombre de contrats de moins de un an, concernant essentiellement les contractuels, a baissé en 2022, en particulier dans la fonction publique territoriale. Cela concerne 293 000 agents, dont 270 000 contractuels.
Enfin, le taux de rotation du personnel civil s’est établi à 9,6 %, en hausse de 0,6 point. La rotation du personnel a augmenté dans les trois versants :
- + 0,8 point dans la fonction publique hospitalière ;
- + 0,6 point dans la fonction publique de l’État ;
- + 0,5 point dans la fonction publique territoriale.
Les rémunérations
Dans l’ensemble de la fonction publique, en 2022, le salaire brut mensuel moyen par agent en équivalent temps plein s’élevait à 3 121 euros. Déduction faite des prélèvements sociaux, le salaire net mensuel moyen dans l’ensemble de la fonction publique s’établissait à 2 527 euros. La part moyenne des primes et indemnités dans le salaire brut des fonctionnaires était de 24,4 % dans l’ensemble de la fonction publique. Une fois les contributions et cotisations sociales déduites, les fonctionnaires percevaient un salaire net moyen de 2 598 euros mensuels en 2022.
Par versant, le salaire net mensuel moyen en équivalent temps plein était de :
- 2 743 euros dans la fonction publique de l’État ;
- 2 145 euros dans la fonction publique territoriale ;
- 2 734 euros dans la fonction publique hospitalière.
À noter : le salaire net en équivalent temps plein des femmes était, en moyenne, inférieur de 10,5 % à celui des hommes.
L’édition 2024 du rapport de la DGAFP propose également une étude originale. Celle-ci décrit, au sein des ministères, les bénéficiaires de la garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA), une indemnité visant à compenser les potentielles pertes de pouvoir d’achat des agents de la fonction publique. Enfin, dans la rubrique « Autres données » du rapport, sont mises à disposition celles couvrant des thématiques diverses, allant de la politique sociale aux accidents du travail et exposition aux risques professionnels en passant par la représentation sociale.