Cinq ans après la pandémie de Covid-19, l’activité hospitalière « retrouve des couleurs » et le rythme des fermetures de lits diminue, même si « la reprise masque encore des disparités », a résumé lors d’une conférence de presse le président de la FHF, Arnaud Robinet.
Selon le « baromètre » annuel de la FHF, le nombre de séjours hospitaliers a augmenté de 3,7 % en 2024, et même de 4,6 % à l’hôpital public. Le niveau d’activité a été « supérieur au niveau attendu » (par rapport à l’activité de 2019, en prenant en compte diverses variables comme l’évolution démographique) d’environ 500 000 séjours.
Pour la première fois depuis 2020, la « dette de santé publique » (nombre de séjours n’ayant pas pu être réalisés en cumulé depuis 2020) s’est « résorbée », atteignant 3 millions de séjours (contre 3,5 millions en 2023).
Toutefois, l’activité reste « en dessous de l’attendu » pour les patients de plus de 85 ans et dans certaines spécialités.
En médecine, la FHF observe un « sous-recours » (par rapport à l’attendu) sur les prises en charge digestives (-8 %), la cardiologie (- 10%), le système nerveux (- 9 %), et la rhumatologie (- 8 %). Particulièrement chez les plus de 70 ans. Les chirurgies lourdes sont aussi en peine, notamment la chirurgie digestive (- 7 %) et la neurochirurgie (- 5,5 %).
Le taux de fermeture des lits pour raisons dites « conjoncturelles » a diminué dans le secteur public, passant de – 7 % en 2023 à – 5,7 % en 2024. Toutefois, les trois quarts des établissements ont « du fermer des lits », souvent en raison de pénuries de soignants. Quelque 20 % des services d’urgences ont eux été contraints de fermer ponctuellement, contre 27 % en 2023.
Sur le plan financier, « tous les voyants sont au rouge écarlate ». Le déficit des hôpitaux publics a atteint 2,8 milliards d’euros fin 2024, a déploré Arnaud Robinet.
Et l’accès aux soins se dégrade : selon un sondage IPSOS (échantillon représentatif de 1 500 Français) plus de deux tiers des répondants déclarent avoir renoncé à au moins un acte de soin ces cinq dernières années. Deux sur trois (65 %) disent aussi « avoir peur d’être hospitalisés » au vu de la situation actuelle.
Le gouvernement doit bientôt rendre ses arbitrages concernant l’évolution pour 2025 des tarifs d’hospitalisation. Ceux-ci risquent selon la FHF de « peu évoluer », soit entre 0,2 % et 0,5 %, alors que les coûts augmentent de 1,5 % par an (inflation, hausse des salaires…).
« Nous sommes à un tournant » : « ou bien nous changeons de logiciel pour se donner les moyens d’amplifier la reprise », ou nous risquons « de voir notre système de santé s’affaiblir encore davantage », a averti M. Robinet.
Il a appelé le gouvernement à « soutenir massivement » l’hôpital et notamment les activités « en dette de santé publique » et celles « sous-financées » (pédiatrie, obstétrique, réanimation).
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