Selon l’Insee, le déficit public pour 2024 devrait s’établir à 169,6 milliards d’euros, soit 5,8 % du produit intérieur brut (PIB), après 5,4 % en 2023 et 4,7 % en 2022. Chaque année, l’Institut publie, fin mars, une première évaluation des comptes nationaux des administrations publiques sur l’année écoulée, correspondant à celle utilisée pour notifier la dette et le déficit publics à la Commission européenne (Informations Rapides – 27 mars 2025 – n° 81). Les données sont susceptibles d’être modifiées à l’occasion de la publication, fin mai, des comptes nationaux en 2024, prévient l’Insee. L’an dernier, les recettes ont progressé (+ 3,1 %), les dépenses aussi (+ 3,9 % en euros courants).
Rapportées au PIB, les dépenses ont augmenté pour représenter 57,1 % du PIB après 56,9 % en 2023 et 58,4 % en 2022. La dette des administrations publiques au sens de Maastricht a atteint 113 % du PIB fin 2024, après 109,8 % fin 2023.
L’augmentation du déficit des APUL principalement portée par les communes et les départements
Le déficit des administrations publiques locales (APUL) s’est accru de 7,2 milliards d’euros pour atteindre 16,7 milliards d’euros l’an dernier (contre – 9,5 milliards d’euros en 2023). En cause, des recettes en berne : + 6,7 milliards d’euros en 2024, après + 12,6 milliards d’euros l’année précédente.
« Les recettes sont atténuées par le nouveau recul des recettes de droits de mutation à titre onéreux affectées aux communes et départements, en lien avec la chute du nombre de transactions immobilières (- 2,2 milliards d’euros) et le ralentissement de la taxe foncière », explique l’Insee. Bien qu’en nette diminution, les dépenses sont toutefois restées dynamiques (+ 13,9 milliards d’euros, après + 20,8 milliards d’euros). Leur ralentissement s’explique principalement par les consommations intermédiaires (+ 1,8 milliard d’euros, après + 5,9 milliards d’euros), notamment du fait de la stabilisation des prix de l’énergie, indique l’Insee. Le ralentissement des rémunérations (+ 3 milliards d’euros, après + 3,7 milliards d’euros), comme les charges d’intérêt (+ 0,7 milliard d’euros, après + 1,3 milliard d’euros) s’avère moins marqué. L’investissement demeure, lui aussi, dynamique : + 4,7 milliards d’euros, après + 6,3 milliards d’euros.
La dégradation du solde est principalement portée par les communes (- 3,2 milliards d’euros) et les départements (- 2,2 milliards d’euros), précise l’Insee. Le solde des régions et des organismes divers d’administrations locales (ODAL) s’est dégradé plus modérément (respectivement – 1,1 milliard d’euros et -0,9 milliard d’euros). Hors charge d’intérêt, le déficit des APUL a augmenté de 6,5 milliards d’euros en 2024.
La dette des administrations publiques locales en hausse
Les APUL contribuent également, « dans une moindre mesure », à la hausse de la dette (+ 13,8 milliards d’euros), principalement du fait des titres de long terme (+ 6,1 milliards d’euros), souligne l’Insee. L’augmentation est due à la fois aux collectivités locales (+ 8,9 milliards d’euros) et aux organismes divers d’administration locale (+ 4,8 milliards d’euros). Parmi ces derniers, la Société des Grands Projets (anciennement Société du Grand Paris) et Île-de-France Mobilités s’endettent sous forme de titres de long terme à hauteur de 1,9 milliard d’euros et 1,4 milliard d’euros.
L’augmentation de la dette des régions (+ 3,4 milliards d’euros) s’explique, pour 1,1 milliard d’euros, par leurs nouvelles missions dans le cadre de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire régional. « Dans ce cadre, plusieurs régions ont créé des entreprises publiques ad hoc qui se sont endettées », constate l’Insee.
En plus de l’émission de titres, et la contraction d’emprunts, les APUL ont puisé dans leur trésorerie (comptes au Trésor) pour financer une partie de leur besoin de financement. Résultat, la dette des APUL progresse moins que leur déficit.