Les grands axes de ce congé de naissance avaient été dessinés par Emmanuel Macron dans une interview au magazine Elle cette semaine : « Trois mois pour les mères, trois mois pour les pères, cumulables durant la première année de l’enfant, et indemnisé à hauteur de 50 % du salaire jusqu’au plafond de la Sécurité sociale », soit 1 900 euros, avait détaillé le chef de l’État, en visant une entrée en vigueur en août 2025.
« Aujourd’hui, le congé parental donne droit à un forfait mensuel de 448 euros. C’est trop peu. Sa durée est longue. Cela éloigne les femmes, souvent les plus précaires, de l’emploi », a expliqué Mme Eli Haïry à la Tribune dimanche. « Le recours à cette aide s’est effondré », d’où « la nécessité » d’une réforme.
« Le dispositif trouvera sa traduction juridique dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 », a-t-elle précisé, estimant que cette mesure est « un investissement pour le pays, pour la natalité et pour le plein-emploi ». « Les couples voudraient en moyenne avoir entre deux et trois enfants, or ils en ont entre un et deux : nous devons aider les Français à vivre leur vie », a-t-elle encore noté.
Ce congé de naissance ne remplacera pas les congés maternité (16 semaines pour les 1er et 2e enfants, 26 semaines à partir du 3e) et paternité (25 jours calendaires).
Après l’annonce du président Emmanuel Macron, l’Unaf (Union nationale des associations familiales) s’était félicitée d’une telle mesure, car « l’écart se creuse entre le désir d’enfants et la réalisation : 2,27 enfants désirés contre une fécondité en forte baisse à 1,68 ». « Même si les paramètres de ce nouveau congé doivent encore être discutés, c’est un bon point de départ pour que les jeunes parents soient vraiment accompagnés pendant la première année de leur enfant », selon l’Unaf.
En revanche, le Syndicat de la Famille (ex-Manif pour Tous) a déploré cette « quasi-disparition du congé parental », appelé à passer « de trois ans à deux fois trois mois ». Il a appelé à « une révision en urgence de ce projet », le jugeant « en contradiction avec les objectifs de natalité d’Emmanuel Macron et l’état des finances publiques ».
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