La société d’économie mixte locale (SEML) « Axe Seine Énergies Renouvelables » vise à l’horizon 2030 le développement d’une cinquantaine de projets, « représentant potentiellement une puissance installée de 250 MW d’énergie renouvelable », selon la délibération votée mercredi 9 février 2022 par les élus de Paris, dans la foulée de ceux du Havre et de Rouen. S’il est atteint, cet objectif nécessitera de porter à 28,5 millions un capital social initialement fixé à 7,8 millions d’euros, précise le texte.
Pour l’instant, les métropoles du Havre et de Rouen y participent à hauteur de 2 millions (25 % du capital chacun), la Caisse des dépôts et consignations à un niveau équivalent (24,5 %). Avec 1 million d’euros chacun, la Ville de Paris et la Métropole du Grand Paris se partagent le dernier quart. Photovoltaïque, biomasse, éolien, récupération de chaleur, hydrogène… « Catalyseur de politiques publiques en faveur de la transition énergétique » via des études et le codéveloppement des projets, cette société « va nous permettre de générer plusieurs centaines de millions d’euros d’investissements », a affirmé à l’AFP Dan Lert, l’adjoint (EELV) à la transition écologique de la maire PS de Paris Anne Hidalgo. « Aujourd’hui à Paris, nous sommes à 21 % d’énergies renouvelables dans la consommation du territoire, dont 6 % produites localement. On doit passer à 45 % dont 10 % produites localement d’ici 2030 », réclame l’élu écologiste.
La métropole de Rouen a identifié les premiers projets, principalement photovoltaïques et éoliens, qui pourraient démarrer dès 2022. Selon M. Lert, « une douzaine de projets ont déjà été identifiés ». Pas de quoi convaincre les élus communistes, pourtant alliés d’Anne Hidalgo, qui ont voté contre une « forme de partenariat public-privé qui ne garantit en rien le statut des personnels, les prix de l’énergie et le rapport avec les populations », a expliqué Nicolas Bonnet-Oulaldj. « La garantie, c’est le service public. » La présence de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, maire (Horizons) du Havre, et de Nicolas Mayer-Rossignol, maire PS de Rouen, dans l’hémicycle aux côtés d’Anne Hidalgo, a entraîné le départ des élus LR et apparentés, Rachida Dati accusant la candidate du PS à l’élection présidentielle « de transformer ce Conseil en tribune électorale ». « Que le maire du Havre se prête à cette instrumentalisation nous choque », a ajouté la maire du VIIe arrondissement.
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