Accueillis par la première adjointe au maire de la capitale, Anne Hidalgo (PS), les présidents des associations des maires de sept collectivités d’outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Mayotte, La Réunion, Guyane, Guadeloupe, Martinique) ont exprimé leurs doléances à l’Hôtel de Ville pour la première journée du Congrès annuel des maires, consacrée à l’outre-mer.
Rappelant les émeutes contre la vie chère aux Antilles françaises il y a bientôt quatre ans, le président des élus martiniquais Maurice Bonte a prévenu que « la situation de février 2009 peut réapparaître si nous ne nous efforçons pas de désamorcer » les tensions, dans « un contexte économique et social extrêmement dégradé et tendu ».
Son collègue de Guadeloupe, René Noël, a livré son « sentiment qu’on nous demande de faire toujours plus avec toujours moins de moyens » car « les dotations ne cessent de diminuer » depuis leur gel décrété en 2009.
Parlant de « désespérance de la population, particulièrement des jeunes », y compris les « sur-diplômés », qui ne trouvent pas de travail, il a déclaré que « les nombreux problèmes soulevés par la crise de 2009 n’ont pas trouvé de solution ».
Au nom des élus réunionnais, Roland Robert a posé le même constat, évoquant « des situations de grande détresse » avec un taux de chômage de 35 %, « le plus élevé de France ». En Guyane, « des espoirs déçus se sont exprimés avec force », encore ces dernières semaines dans le conflit autour du pôle universitaire, a rappelé le chef de file des élus de ce département, Jean-Pierre Théodore Roumillac.
La présidente de l’association des maires de Nouvelle-Calédonie, Ghislaine Arlie, a regretté que « les dotations de l’État diminuent » et que « des mesures grèvent les finances communales ». Mais, comme eux, elle n’a pas attaqué frontalement le gouvernement. « Soyons courageux pour trouver ensemble des solutions », a-t-elle dit.
Clôturant cette journée avec le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS), le ministre des Outre-mer Victorin Lurel a choisi un ton offensif pour souligner que « l’État tient ses engagements de prioriser les outre-mer, alors que de nombreuses missions gouvernementales sont soumises à de plus grands efforts encore » de « rigueur de gestion ».
Entre autres, il a rappelé « le rattrapage budgétaire, qui a permis aux crédits de progresser de 5 % en 2013 et de 20 millions d’euros encore en 2014 », et l’adoption au Parlement de la loi sur « la régulation économique » pour lutter « contre la vie chère ». Sur les 100 000 contrats d’avenir destinés aux jeunes, « 9 000, représentant presque 10 % du total national » ont été réservés à l’outre-mer, a fait valoir le ministre.
« L’État joue pleinement son rôle aux côtés des élus locaux pour rattraper les retards de développement des territoires », a-t-il assuré.
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