Les investissements dans les lycées franciliens – près de 20 % des élèves de France – « ont de nouveau augmenté depuis que la région a profondément révisé son programme prévisionnel d’investissement (PPI) » en 2017, alors qu’ils « avaient diminué » entre 2010 et 2015, lors du dernier mandat du socialiste Jean-Paul Huchon, apprécie la chambre.
Mais l’enveloppe du PPI – 6 milliards d’euros pour construire, rénover et maintenir les lycées – « n’a pas été répartie entre les différents projets », le programme voté se réduisant « à une simple énumération », et les élus du conseil régional « n’ont pas été informés de l’état d’avancement des opérations » avant 2021, signale la chambre.
Mme Pécresse a révisé son PPI « sans avoir engagé préalablement avec les académies une réflexion sur l’évolution de la carte des établissements », estime en outre la CRC pour qui « plusieurs lycées dont la pérennité pose question ont été inscrits dans le programme pour être rénovés ». Dans son viseur, les petits lycées professionnels parisiens, « peu attractifs » et qui « coûtent plus cher à la collectivité ».
Revenant sur l’attribution d’un marché de partenariat, qui implique un financement principalement privé, pour deux lycées neufs à Palaiseau (Essonne) et Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), la CRC estime que « le contrat a été conclu à des conditions économiques plus onéreuses que dans l’évaluation initiale » : l’estimation initiale des coûts d’investissement, « fortement sous-estimée », a été dépassée de 17 %, « des proportions pouvant remettre en cause l’intérêt du marché de partenariat ».
Ce choix d’un partenariat public-privé « répondait à l’urgence liée aux tensions démographiques », répond dans une lettre adressée à la chambre Valérie Pécresse, « heureuse d’avoir pu inaugurer dans les délais ces deux lycées » en septembre.
Les Brigades régionale des sécurité (BRS), une vingtaine d’agents répartis en groupes de 5 pour sécuriser l’intérieur et les abords des établissements, sont aussi égratignées : elles n’ont pas de « fondement légal » pour la CRC qui rappelle que « cette mission est confiée aux services de l’État » via les équipes mobiles de sécurité (EMS).
Les trois académies de Paris, Versailles et Créteil « ignorent souvent les interventions » des BRS, juge la chambre pour qui « cette organisation vient brouiller la lisibilité et la cohérence des dispositifs offerts aux chefs d’établissement amenés à gérer des situations de tension. »
« Ces brigades sont largement plébiscitées par les chefs d’établissement », répond Mme Pécresse qui s’est engagée à doubler les effectifs de 25 à 50 agents « afin de répondre aux demandes croissantes ».
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