Combien d’élèves face aux enseignants dans le secondaire en 2023 ?

Publié le 9 décembre 2024 à 9h20 - par

Dans les seules formations du second degré (hors post-bac), cet indicateur s’établit à 22,1 élèves, une valeur stable depuis plusieurs années.

Combien d'élèves face aux enseignants dans le secondaire en 2023 ?
© Par Daniel - stock.adobe.com

La question du nombre d’élèves par classe a toujours été un sujet sensible. La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Éducation nationale vient d’y consacrer une note d’information (n° 24.46 – novembre 2024) concernant les établissements du second degré. Mais plutôt que le nombre moyen d’élèves par classe, la DEPP privilégie un indicateur appelé nombre d’élèves par structure et noté E/S, qui correspond au nombre d’élèves dont un professeur a la charge en moyenne pendant une heure de cours. Celui-ci « permet de mieux rendre compte de cette réalité », explique-t-elle.

À la rentrée scolaire 2023-2024, en tenant compte des cours assurés en groupe, un enseignant était donc face à 21,9 élèves par heure de cours en moyenne dans les établissements du second degré, y compris les formations post-bac comme les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) ou les sections de technicien supérieur (STS). Dans les seules formations du second degré (hors post-bac), cet indicateur s’établissait à 22,1 élèves. Il s’élevait à 23,9 élèves pour les formations en collège (hors SEGPA), 24,1 élèves pour les formations générales et technologiques en lycée. Il était moins élevé pour les formations professionnelles en lycée, avec 15,5 élèves, et en SEGPA, avec 12,4 élèves. Parmi les formations post-bac, cet indicateur était de 26,8 élèves en moyenne dans les CPGE et de 16,7 élèves dans les STS, dans lesquelles les effectifs des classes sont moindres et davantage de travaux pratiques sont assurés.

Un indicateur assez stable depuis 10 ans

Au cours des dix dernières années, l’indicateur E/S est resté relativement stable pour l’ensemble des établissements du second degré. Toutefois, les formations professionnelles en lycée se distinguent avec une baisse lente et quasi continue du nombre d’élèves par structure depuis 2011, passant de 16,6 à 15,5 élèves en 2023. Dans les formations post-bac en lycée, le nombre d’élèves par structure, après avoir atteint un pic en 2016, a connu une baisse, plus marquée encore à partir de 2021, en raison de la diminution du nombre d’élèves inscrits dans ces formations. L’indicateur E/S passe ainsi de 19,8 à 16,7 dans les STS, lié notamment à la progression de la formation en apprentissage, et de 29 à 26,8 dans les CPGE, entre 2016 et 2023. Les CPGE constituent, cependant, la seule formation qui voit augmenter le nombre d’élèves par structure en 2023 par rapport à l’année précédente (de 26,6 à 26,8 élèves).

Par ailleurs, cet indicateur se révèle plus faible dans le secteur public (21,5 élèves dans l’ensemble des établissements du second degré en 2023) que dans le secteur privé sous contrat (23,5 élèves). L’indicateur E/S varie également selon la discipline enseignée. En particulier dans les formations générales et technologiques en lycée, où certaines disciplines peuvent être proposées comme spécialités ou options, il varie de 15,3 élèves en éducation musicale à 30,9 élèves en éducation physique et sportive (EPS). La dispersion des effectifs des élèves par structure se montre plus faible dans tous les autres niveaux de formation (y compris post-bac). Ainsi, le nombre d’élèves par structure varie de 23,1 en sciences de la vie et de la terre à 25,9 en éducation musicale pour les formations en collège.

Moins d’élèves par heure de cours dans les petits établissements

Les conditions d’encadrement s’avèrent plus favorables dans les collèges les plus petits (y compris les formations en SEGPA), observe la DEPP. Ainsi, dans le secteur public, un enseignant est face à 20,9 élèves en moyenne pour une heure de cours dans un établissement de moins de 300 élèves, contre 22,4 élèves dans un établissement de 300 à 500 élèves et 24,1 élèves dans les établissements comptabilisant 1 000 élèves ou plus. Le constat est identique pour les collèges privés, dans lesquels un enseignant fait face à 22,5 élèves dans les établissements de moins de 300 élèves, 26,2 élèves dans ceux dont l’effectif est compris entre 300 et 500 élèves et 27,8 élèves dans les collèges comptant 1 000 élèves ou plus. « En effet, davantage d’élèves peuvent être intéressés par certaines options dans les établissements les plus grands, ce qui conduit à une augmentation de la taille des structures », commente la DEPP.

La tendance est la même pour les formations générales et technologiques au lycée avec un E/S de 20,2 dans les établissements de moins de 400 élèves, de 23,3 élèves dans un établissement de 400 à 800 élèves et de 25,2 élèves pour ceux de 1 300 élèves ou plus. Dans le privé sous contrat, cet indicateur varie de 22,3 élèves à 25,3 élèves.

Davantage d’heures en groupe dans les collèges en réseaux d’éducation prioritaire

En 2023, l’indicateur E/S était plus faible dans les établissements publics classés en réseaux d’éducation prioritaire renforcés (REP+), avec 20,2 élèves pour les formations en collège (y compris SEGPA) et en réseaux d’éducation prioritaire (REP) avec 21 élèves. Dans les établissements publics hors éducation prioritaire, l’indicateur E/S est de 23,4 élèves et de 25,9 pour les établissements privés sous contrat. De même, alors que 4,7 % des heures dispensées en collège public hors éducation prioritaire s’effectuent dans des structures inférieures ou égales à 10 élèves, cette part atteint 6,9 % pour les collèges classés en REP et 8 % pour ceux classés en REP+.

Dans les collèges situés en REP+, 22,7 % des heures sont enseignées devant des groupes d’élèves, soit une proportion légèrement plus élevée que dans les collèges publics hors éducation prioritaire (22,3 %). Cette proportion est nettement plus faible dans les collèges privés, dans lesquels 14,9 % des heures sont enseignées devant des groupes d’élèves.

De meilleures conditions d’encadrement dans les collèges situés en milieu rural

Dans les formations en collège (y compris en SEGPA), l’indicateur E/S varie selon le profil de la commune. En France hors DROM, dans le secteur privé sous contrat, le nombre d’élèves par structure augmente avec la taille de la commune. Il est plus élevé dans les communes urbaines très denses (26,6 élèves en moyenne) et plus bas dans le rural éloigné ou le rural périphérique (23 élèves). Dans le secteur public, les communes rurales (éloignées ou périphériques), mais également les communes urbaines très denses, présentent un indicateur E/S plus faible que dans les autres types de communes (respectivement 22,3 et 22,7 élèves). « Le plus faible nombre d’élèves par structure dans les communes urbaines très denses s’explique par la plus forte présence d’établissements situés en éducation prioritaire dans ce type de communes », précise la DEPP. Pour les collèges publics hors éducation prioritaire, une heure de cours dans les établissements des communes urbaines très denses est assurée devant 23,9 élèves soit un peu plus que dans les communes urbaines denses ou les petites villes (23,5 élèves) et les communes rurales éloignées ou périphériques (22,4 élèves).

Dans les DROM, l’indicateur E/S se révèle globalement plus faible qu’en France hexagonale (22,1 contre 23,5 élèves). En revanche, il est plus élevé dans les établissements du secteur privé sous contrat (26,7 contre 25,9 élèves) et ceux situés en éducation prioritaire (21,5 contre 20,6 élèves). « Ce dernier constat s’explique notamment par le classement de la totalité des collèges de l’académie de Mayotte en éducation prioritaire, académie pour laquelle l’indicateur E/S (24,1 élèves) est supérieur à celui des autres DROM », indique la DEPP.


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