SOS Homophobie relève que « le nombre de témoignages(*) relatant des actes commis en milieu scolaire a de nouveau augmenté en 2013, de près de 30 % ». Ainsi, 110 cas ont été signalés en 2013 dans les établissements scolaires contre 88 en 2012, dans un contexte d’augmentation générale de 78 % des témoignages reçus (3 517) par l’association. Pour SOS-Homophobie, « ignorer les LGBTphobies à l’école, tout comme ne pas chercher à les reconnaître, revient à tourner le dos à ces jeunes ».
Quelques données statistiques
Les victimes scolaires
- 60 % d’entre elles sont des hommes.
- 36 % sont âgées de moins de 18 ans.
- 13 % sont des professeurs ou membres du système éducatif. Cela concerne principalement des gays et les attaques viennent indifféremment des élèves/étudiants que des collègues de ces enseignants.
Les agresseurs
65 % d’entre eux sont des élèves ou étudiants et 23 % des membres du personnel de l’Éducation nationale. Dans ce dernier cas, l’acte LGBTphobe rapporté a eu lieu quasi à chaque fois dans un établissement privé confessionnel, que ce soit sous la forme d’une discrimination ou d’insultes « à peine voilées ».
Le type d’agressions
Ce sont surtout des insultes (51 % des cas), qui s’accompagnent parfois d’une réaction de rejet (47 %) voire de menaces et de chantage (15 %).
La cible « adolescents »
La population adolescente a d’autant plus de mal à traverser ces épreuves que cette période de vie, liée à la construction de leur identité personnelle, fragilise les jeunes. Ce sont souvent « des cibles plus faciles à atteindre par des attaques morales et physiques liées à leur orientation sexuelle ou identité de genre ».
Si l’on ajoute à cela qu’ils peuvent difficilement voire pas du tout se confier à un tiers, les tentations de repli sur soi voire de refus d’intervention ou d’aide sont nombreuses. SOS-Homophobie révèle ainsi que les jeunes qui témoignent d’actes homophobes disent souffrir de troubles du sommeil et d’anxiété sociale, ou se refermer sur eux-mêmes de façon excessive. Certains avouent même avoir sérieusement songé au suicide voire être passés à l’acte.
(*) SOS-Homophobie rappelle que « les statistiques de ce rapport sont uniquement établies à partir des témoignages et demandes de soutien reçus ». Or toutes les victimes ne témoignent pas, ce qui laisse à penser que les chiffres réels d’agression sont sûrement bien plus élevés.
Pour en savoir plus : Rapport complet de SOS Homophobie – Rapport sur l’homophobie 2014