Le gouvernement souhaite organiser cette consultation, baptisée « forum de l’action publique », entre novembre et février 2018, par le biais d’une plateforme numérique, de rencontres dans les territoires et en y associant les écoles, sans plus de précision à ce jour.
Mais la CGT, FO et Solidaires dénoncent dans un communiqué commun une « mascarade » qui permet au gouvernement « d’afficher un prétendu dialogue social », mais n’est « destiné qu’à légitimer les réformes structurelles d’ores et déjà décidées ».
Ils rappellent que le Premier ministre Édouard Philippe a clairement indiqué dans une lettre de mission aux ministres que le programme gouvernemental « Action publique 2022 » prévoyait d’abord de « répondre aux objectifs budgétaires de réduction de la dépense publique » et qu’un comité d’experts avait été chargé d’identifier des « réformes structurelles et des économies significatives et durables » dans les administrations publiques.
« C’est dans ce but que le comité est invité à proposer des transferts au secteur privé, voire des abandons de missions », ajoutent les syndicats, dénonçant « une politique inacceptable de privatisation des services publics ».
« Le cadre et l’objectif étant ainsi arrêtés, aucune marge de discussion n’est possible », ajoutent-ils.
Dans une déclaration écrite à l’AFP, le ministère a dit « regretter » leur choix, affirmant notamment avoir tenu compte des « évolutions » proposées par certains syndicats concernant les questions sur lesquelles portera la consultation qui sera lancée « prochainement ».
« Gérald Darmanin (ministre des Comptes publics chargé de la Fonction publique) a dit que cette grande réflexion commune est indispensable en début de quinquennat. Il s’agit de faire les choses dans le bon ordre : définir d’abord ce vers quoi nous voulons aller, c’est-à-dire réfléchir aux missions, puis allouer ensuite les moyens adaptés à cette ambition », a réaffirmé le ministère.
De son côté, la CFE-CGC a annoncé dans un communiqué qu’elle boycottait une réunion prévue lundi 13 novembre au ministère avec les syndicats sur les modalités et le calendrier de la consultation. Pour elle, le gouvernement « s’enlise depuis de longs mois dans une posture rigide de pseudo-dialogue social », qui « dénote un mépris intolérable des agents ».
« Ce sur quoi on appelle à la vigilance, c’est sur ce qui suivra », estime en revanche la CFDT, qui entend continuer, comme la FSU et l’Unsa, d’assister aux « réunions d’information » prévues par le gouvernement. « Aucune des actions (consultation, comité d’experts) ne se substitue au dialogue social », a ajouté Mylène Jacquot, interrogée par l’AFP.
Le comité d’experts auquel le gouvernement a donné carte blanche pour penser la « transformation » de l’administration, est composé de membres de la haute fonction publique, mais aussi du monde politique et économique, dont des personnalités étrangères comme l’ex-président du Conseil italien Enrico Letta.
Ce comité a entamé vendredi 10 novembre une série d’auditions des organisations syndicales prévue jusqu’en décembre, ont confirmé plusieurs syndicats à l’AFP lundi 13 novembre.
Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2017