JO-2030 : pour tout livrer à temps, « douze mois à venir déterminants »

Publié le 15 avril 2025 à 8h00 - par

À moins de cinq ans des JO-2030 dans les Alpes, l’année à venir sera « déterminante » pour livrer à temps les ouvrages olympiques dans une montagne qui reste « un écrin », expliquent à l’AFP les responsables de la Solidéo.

JO-2030 : Pour tout livrer à temps, « douze mois à venir déterminants »
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L’AFP a interrogé Damien Robert, nommé fin février 2025 directeur général de la Société de livraison des ouvrages olympiques, et Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui doit prendre ce lundi la tête de la structure, dont la présidence sera ensuite tournante avec la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Il reste moins de cinq ans avant les JO. Le temps presse-t-il ?

Damien Robert : « Il y a quelque part un petit sentiment d’urgence, bien sûr, puisqu’on a moins de cinq ans pour tout livrer. Les douze prochains mois vont être déterminants, car les aléas dans un tel projet sont très grands au début, quand il s’agit de procédures et d’études. Après, les travaux sont lancés et on peut mobiliser plus de force si nécessaire. On lance dès cette semaine une étude qui va permettre d’estimer plus finement, ouvrage par ouvrage, le coût, le calendrier, les conditions techniques. Et le 23 juin 2025, la carte des sites olympiques sera stabilisée. »

Renaud Muselier : « Je ne manifeste aucune inquiétude. On a eu beaucoup de commentaires là-dessus, mais j’ai au contraire la satisfaction de dire qu’on est prêts et opérationnels. »

Aller vite en montagne, c’est particulièrement compliqué…

Damien Robert : « Les Alpes, c’est un écrin qu’il faut toucher avec beaucoup de prudence, de précaution. L’enjeu est d’arriver à avoir un héritage positif, mais avec l’empreinte la plus faible possible. Là-dessus, on sera très attendus. On va jouer sur les matériaux utilisés, sur l’économie circulaire, c’est-à-dire promouvoir les circuits courts. Par exemple, il faudra utiliser le bois au maximum. Il y a le sujet des énergies, et ce qu’on peut construire en infrastructures d’énergie renouvelable pour alimenter ces équipements. Et ces travaux doivent bénéficier aux entreprises locales, aux associations, aux personnes éloignées de l’emploi, etc. »

De quel budget disposez-vous ?

Damien Robert : « Ce n’est pas totalement finalisé, mais autour de deux milliards d’euros pour le Cojo et un milliard pour la Solidéo. Un milliard, c’est à la fois beaucoup et pas beaucoup. Beaucoup parce que c’est de l’argent public, donc il faut l’utiliser à bon escient. Et pas beaucoup au vu de tout ce qu’il y a à faire. Il n’y a pas de comparaison avec Paris-2024 puisque les JO d’hiver sont beaucoup plus petits. Mais par rapport à Pékin ou Sotchi, par exemple, on a un projet dont la force est de tirer le maximum de ce qui existe aujourd’hui. En équipement neuf, on va faire une seule patinoire. Le reste c’est de la rénovation. »

Renaud Muselier : « Je n’ai pas d’inquiétude. Le budget a été monté dans un premier temps par la Région, contrôlé dans un deuxième temps par l’État, revalidé ensuite par le CIO. On peut se tromper seul, mais c’est difficile de se tromper trois fois ou quatre fois… Mais bien sûr, il faut faire attention aux coûts. »

La question des patinoires reste compliquée…

Renaud Muselier : « Des études ont été faites, il y a des propositions complémentaires, mais toute la glace sera à Nice. Il n’y a pas d’option de la mettre je ne sais où… Ce sont des élucubrations. Quant à la patinoire éphémère, elle sera potentiellement déplaçable comme une bulle sur d’autres sites. »

Damien Robert : « Ce qui est sûr c’est qu’il y a une patinoire pour le patinage artistique qui va être lancée. Pour le hockey, il y a plusieurs options possibles, notamment liées à la capacité à couvrir partiellement ou totalement le stade de Nice. C’est à arbitrer par le Cojo. »

Les villages olympiques de Nice et Briançon auront-ils vraiment une vie après les Jeux ?

Renaud Muselier : « À Briançon, avec le Fort des Têtes, vous aurez un héritage très fort, l’entretien et la remise en valeur d’un domaine qui est en centre-ville et qui permettra d’avoir des logements pour les saisonniers. Pareil pour Nice, avec un village qui apportera après les Jeux une offre d’habitat complémentaire. »

Damien Robert : « À Nice, les besoins de logements sont énormes. Et à Briançon, le secteur est très tendu également, notamment pour les saisonniers. Donc c’est l’un des points cruciaux de l’héritage, arriver à ce que les JO contribuent à résorber un peu la pénurie de logements sur des secteurs très tendus. »

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