« C’est faisable », a estimé le chef de l’État en évoquant « un formidable chantier écologique et d’aménagement de notre territoire ». Il a indiqué que serait mis en place « un dispositif de financement public » pour arriver à cette fin, souhaitant en parallèle une « large mobilisation ».
« Ce que nous devons faire, c’est cet objectif d’un milliard d’arbres à la fin de la décennie, ça veut dire renouveler 10 % de notre forêt », a déclaré Emmanuel Macron, appelant à ce « que l’on travaille tous ensemble avec les professionnels, les collectivités, les opérateurs – comme l’ONF et le conservatoire du littoral – avec aussi nos jeunes, pour réussir cette planification ».
Au niveau européen, la stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité prévoit à ce jour la plantation d’au moins 3 milliards d’arbres supplémentaires d’ici à 2030.
« À court terme, nous allons d’abord réparer et replanter », a annoncé le chef de l’État, un projet qui « passera par un dispositif de soutien à la reconstitution des forêts incendiées ».
« Un milliard d’arbres en dix ans, c’est inatteignable », a réagi à l’AFP Patrice Martin, secrétaire national du SNUPFEN Solidaires, premier syndicat à l’ONF.
« C’est infaisable humainement et techniquement : parce qu’il faut des bras pour planter, préparer le terrain, entretenir, et parce qu’il faut d’abord trouver les graines, élever les jeunes plants et les replanter », a-t-il expliqué.
« Planter ne fait pas une politique »
« Planter pour planter, c’est un leitmotiv commercial, ce n’est pas un plan de gestion de la forêt », a-t-il ajouté, estimant que les plantations massives financées par le plan de relance – un plan de « repeuplement » des forêts de « 50 millions d’arbres » sur 2020-22 pour un budget de 200 millions d’euros – avaient été faites « dans la précipitation », avec des choix essences « contestables ».
« Planter des arbres ne fait pas une politique forestière », a renchéri l’ONG Canopée, regrettant « une gestion forestière qui privilégie les coupes rases et les nouvelles plantations au détriment des écosystèmes ».
L’OGN appelle le Gouvernement à « mettre fin au démantèlement de l’ONF », qui a perdu « 32 % de ses effectifs en 20 ans ».
Au contraire, le discours présidentiel a « rassuré » Antoine d’Amécourt, président de Fransylva, la fédération des syndicats de forestiers privés. « Le président affiche une volonté : l’État ne va pas se désengager et les reboisements vont être financés », a-t-il déclaré à l’AFP.
« On ne va pas majoritairement planter de nouvelles espèces, mais renouveler une forêt qui souffre du changement climatique : l’industrie, qui demande plus de résineux pour faire du bois d’œuvre, doit aussi s’adapter, apprendre à utiliser tous les bois », a-t-il ajouté.
En France métropolitaine, la forêt représente 17,1 millions d’hectares, soit 31 % du territoire et 2,9 millions d’hectares en plus depuis 1985, selon les chiffres de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN).
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