Une attribution faible des marchés publics aux startups
Alors que l’État commande chaque année l’équivalent de 170 milliards d’euros de biens et de services, et que plus de 243 000 marchés publics ont été attribués en 2023, son recours aux startups reste encore marginal. Les startups ne représentent que 1,4 % des achats de l’État, soit 329 M€ depuis 2023 destinés à 1 579 startups (source : L’État acheteur, les chiffres clés 2023). Consciente du rôle majeur de la commande publique comme levier de croissance des startups, la mission French Tech s’est emparée du sujet dès 2023 en lançant le programme « Je choisis la French Tech ». Son objectif : faciliter l’accès des startups aux acheteurs publics et privés. Elle collabore étroitement avec la direction des achats de l’État et la direction des affaires juridiques pour faciliter l’accès des startups à la commande publique. Pour accompagner les startups dans le domaine de la commande publique, le programme a permis la création d’un observatoire chargé de mesurer l’état des relations entre les startups et les grands comptes, piloté par le médiateur des entreprises. Son premier rapport, publié en mai 2023, chiffre pour la première fois le niveau d’achat des grands comptes auprès des startups. Il identifie les principaux freins dans l’accès des startups à la commande publique tels que la difficulté à identifier les offres, des cycles de contractualisation trop longs ou encore leur manque de connaissance du Code de la commande publique. Cet observatoire est chargé de faire des propositions pour lever ces freins.
Une concertation et des propositions avec pour ambition de former les startups à la commande publique
Quatre groupes de travail se sont tenus entre décembre 2024 et mars 2025, et ce en présence de grands groupes, d’associations, de startups et d’administrations. Les propositions viendront alimenter les prochaines actions du programme « Je choisis la French Tech ». Ont ainsi été réalisés de nombreux rendez-vous commerciaux avec les administrations, les capitales French Tech ou divers partenaires institutionnels, pour faciliter l’accès des startups à la commande publique. Trois exemples peuvent être cités. Tout d’abord, en 2024, le Smart Tech Forum organisé par l’UGAP a réuni 200 acheteurs publics et 35 startups de la French Tech. Ensuite, les rencontres AGIR (accompagnement par la gendarmerie de l’innovation, de l’industrie et de la recherche) pilotées par la gendarmerie nationale se sont tenues avec 100 acheteurs publics et 150 startups de la French Tech. Enfin, les journées nationales des achats ont été organisées par le ministère des Armées avec 100 acheteurs publics et 40 startups de la French Tech.
Une volonté de former les acheteurs publics et les startups
La Direction des achats de l’État a réalisé des formations à destination des acheteurs publics à l’achat innovant via le programme « L’innovation dans les achats de l’État » qui a d’ores et déjà accompagné 165 acheteurs. En outre, la mission French Tech a lancé en février 2025 « Je choisis la French Tech Académie », en partenariat avec OpenClassrooms. Ces cours en ligne et gratuits ont pour objectif de former 1 000 startups dès la première année de son lancement à la commande publique. Derrière toutes ces actions, la mission French Tech souhaite valoriser les collaborations entre les administrations et les startups. Enfin, dans le cadre du projet de loi « Simplification de la vie économique », de nouvelles mesures pourraient venir compléter l’arsenal disponible pour faciliter l’accès des startups françaises du numérique aux marchés publics.
Texte de référence : Question écrite n° 4188 de M. Marc Chavent Ain (5e circonscription) – UDR, du 18 février 2025, Réponse publiée au JOAN du 25 mars 2025