La branche des bureaux d’études techniques et des cabinets d’ingénieurs-conseils (Betic) très critique vis-à-vis de la réglementation des marchés publics

Publié le 11 juillet 2024 à 10h50 - par

La Fédération des Syndicats des Métiers de la Prestation Intellectuelle du Conseil, de l’Ingénierie et du Numérique (Cinov) a relancé en 2024 son enquête exclusive auprès de plus de 20 000 entreprises de la branche des bureaux d’études techniques et des cabinets d’ingénieurs-conseils (Betic). Cette étude menée auprès des chefs d’entreprises des TPE/PME a pour objectif de mettre en lumière les défis auxquels font face les professionnels du conseil, de l’ingénierie et du numérique dans le cadre des marchés publics.

La branche des bureaux d’études techniques et des cabinets d’ingénieurs-conseils (Betic) très critique vis-à-vis de la réglementation des marchés publics
© Par Olivier Le Moal - stock.adobe.com

Les réponses obtenues ont permis de mesurer le sentiment et l’attitude des dirigeants vis-à-vis de la commande publique et mettent en avant les difficultés d’accès à la commande publique des TPE-PME de cette branche professionnelle.

Un accès jugé difficile aux marchés publics

L’étude confirme les difficultés rencontrées par ces entreprises pour accéder aux marchés publics. En effet, plus de 56 % d’entre elles estiment que cet accès est difficile, voire très difficile (contre 53 % en 2023). La situation est d’autant plus préoccupante qu’une proportion croissante de répondants (27,4 % en 2024 contre 16 % en 2023) estime que l’accès aux marchés publics s’est dégradé au cours des cinq dernières années. Concernant les freins rencontrés dans l’accès aux marchés publics, trois d’entre eux se distinguent clairement (cités à plus de 50 % des répondants) : le coût global de la réponse arrive cette année en tête (60 % contre 54,2 % en 2023), devant le manque de clarté dans l’expression des besoins (52,3 % contre 59,1 % en 2023), suivi de l’importance du critère prix (51,5 %). Au-delà de la phase d’appel d’offres, plusieurs pratiques jugées abusives contribuent à décourager les entreprises à répondre à la commande publique, au premier rang desquelles les retards de paiement, l’absence d’intérêts moratoires en cas de retard, la non-rémunération du travail en amont et la pression sur les prix. Le seuil de dispense de procédure à 40 000 € HT est jugé trop bas à près de 66 %. En outre, à plus de 63 %, les répondants ont le sentiment d’un marché difficilement ouvert à de nouveaux acteurs entrants.

Le nécessaire renforcement d’une médiation pour rapprocher les besoins des acheteurs/décideurs publics et l’offre des TPE-PME BETIC

Une majorité de chefs d’entreprise de la branche BETIC estime ne pas être assez informés sur la spécificité de la commande publique : 63,5 %, chiffre en augmentation par rapport aux résultats 2023 (59 %). Parmi les éléments facilitant l’accès à la commande publique, la dématérialisation est largement citée (67 % des répondants). En revanche, de nouveaux enjeux viennent complexifier les réponses : les clauses environnementales et sociales. Ainsi, les participants à 65,7 % s’estiment dans l’« impossibilité de faire intervenir des travailleurs handicapés ou en réinsertion. À 58,2 %, ils sont dans l’incapacité de répondre aux exigences de bilan carbone demandées ou de disposer des documents exigés par l’acheteur.

Dominique Niay

Source : Baromètre des TPE-PME face aux marchés publics, Fédération Cinov, juin 2024


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