Mailler les transports et services autour des métropoles

Publié le 6 novembre 2024 à 9h35 - par

Trains, cars express, bus, covoiturage, pistes cyclables, voies fluviales… Les services express régionaux métropolitains relieront les différentes échelles de transport dans les bassins de vie. Un document Intercommunalités de France/Transdev précise le rôle des intercommunalités dans ces futurs services.

Mailler les transports et services autour des métropoles
© Par skitterphoto - Pixabay.com

Dessertes plus fréquentes, désenclavement des territoires périurbains et ruraux… En améliorant la qualité des transports quotidiens, les futurs services express régionaux métropolitains (Serm) ont pour ambition de contribuer à la transition écologique et d’accompagner l’organisation des territoires en métropoles. Ils pourront non seulement connecter les cœurs de métropole et leur grande périphérie, mais aussi couvrir un périmètre plus large intégrant les bassins de vie autour de la métropole. Intercommunalités de France et le groupe Transdev expliquent, dans un « Focus mobilités » publié en octobre 2024, comment les communautés de communes et les communautés d’agglomération interviennent dans ces nouvelles offres de transport. « Les intercommunalités seront aussi amenées à anticiper les impacts des Serm sur l’organisation de leurs bassins de vie afin qu’ils renforcent les petites centralités, cœurs de bourgs ou sites d’activités, qu’il faudra densifier en y apportant les équipements et services nécessaires, tout en veillant à conserver un cadre de vie agréable pour les habitants », précise le vice-président mobilités d’Intercommunalités de France, Antoine Chéreau. L’association d’élus plaide notamment pour que davantage de communautés de communes puissent devenir autorités organisatrices de la mobilité (AOM).

Offre multimodale de services de transports collectifs publics, le Serm repose en priorité sur une desserte ferroviaire renforcée. Il intègre plusieurs services (transport routier à haut niveau de service, réseaux cyclables, transport fluvial, covoiturage, autopartage et services de transports guidés), ainsi que la création ou l’adaptation de gares ou de pôles d’échanges multimodaux (PEM). Gares et PEM devront permettre l’accès et le stationnement sécurisés des véhicules de covoiturage, des autres moyens de mobilité partagée et des vélos.

Les communes et intercos compétentes doivent favoriser le renouvellement urbain, l’optimisation de l’utilisation de l’espace et la qualité urbaine des projets à proximité des gares du Serm. Elles doivent notamment prévoir une densité de constructions minimale et le « rabattement » vers ces gares, pour favoriser l’usage des Serm sans concurrencer la fonction centrale des cœurs de bourgs. Il s’agit, en particulier, de ne pas amplifier les déplacements en véhicules particuliers pour de l’habitat de type pavillonnaire ou des zones commerciales. Élaborer et appliquer une telle stratégie nécessite de bien connaître le territoire et de savoir associer les compétences d’organisation des mobilités, de gestion de la voirie et d’aménagement de l’espace. Chefs de file de l’intermodalité (lois Maptam et NOTRe), les régions n’interviennent en réalité que rarement sur le domaine public de voirie et sur l’espace public (parvis de gares). Ce sont souvent les intercommunalités qui portent les pôles d’échanges multimodaux, au titre de leurs compétences mobilités et voirie.

Contrat opérationnel de mobilité

La conception et le financement des Serm devront permettre aux élus locaux d’accompagner le report du véhicule particulier vers les transports collectifs et les mobilités actives, et il faudra financer l’investissement et l’exploitation entre le centre de la métropole et les espaces périurbains et ruraux. Depuis la loi d’orientation des mobilités de 2019, le contrat opérationnel de mobilité offre une démarche de contractualisation à l’échelle des bassins de mobilité entre les AOM locales et la région, en tant que chef de file des mobilités et de l’intermodalité. « Projets de coopération par définition, les Serm doivent nécessairement s’inscrire dans ce droit commun », précisent les auteurs du Focus mobilités.

En juillet 2024, 24 territoires ont été labellisés et doivent poursuivre leurs travaux pour obtenir le statut de Serm. Ils concernent le plus souvent le périmètre d’une zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) existante ou à créer.

Marie Gasnier

Trois étapes

Renforcer la desserte ferroviaire prendra des années. Les projets se feront donc par étapes. À court terme, seront déployés les services express routiers (SER) composés de lignes de cars express et de lignes de covoiturage, pour apporter rapidement des solutions de mobilités collectives aux habitants vivant hors des grandes métropoles. À moyen terme, l’offre ferroviaire sera renforcée sur les lignes existantes. À long terme, des infrastructures ferroviaires neuves seront construites sur certains territoires.