« Nous voulons alerter sur la question de l’amiante dans les écoles et les établissements scolaires », a expliqué Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, premier syndicat du primaire, lors d’une conférence de presse des syndicats FSU, Unsa CFDT, CGT éduc’action, Snalc et Sud Éducation. « On a par exemple en maternelle des enfants qui jouent régulièrement par terre, alors qu’on a des dalles contaminées », a-t-elle ajouté. « C’est une question de santé pour les élèves et tous les personnels ».
« On a aujourd’hui, en 2024 comme en 2016, entre 85 % et 82 % des bâtiments scolaires qui sont potentiellement concernés par la présence d’amiante », car construits avant l’interdiction de l’amiante en 1997, a renchéri Sophie Vénétitay du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées. « Il n’y a pas vraiment de politique de prévention dans l’Éducation nationale, et encore moins de protection suffisante », a-t-elle ajouté, appelant à « une impulsion politique ».
Le ministère a présenté en décembre aux syndicats les résultats d’une enquête sur la présence d’amiante dans le bâti scolaire, lancée au printemps 2024. Elle a permis de collecter les données de 32 000 écoles, collèges et lycées sur 58 000. Elle a montré que « plus de la moitié » des écoles ayant répondu « ne possèdent aucune information » sur la présence d’amiante dans leurs locaux, tels que le Dossier technique amiante (DTA), soulignent les syndicats.
« On demande que les collectivités locales fassent remonter les diagnostics au ministère pour fournir des données fiables sur ce risque. On demande aussi que le ministère transfère aux organisations syndicales toutes les données qu’ils ont collectées », a indiqué Guislaine David.
À la suite de cette enquête, le ministère avait présenté un plan d’action pour renforcer la prévention du risque lié à l’amiante. Mais il n’est « pas à la hauteur des enjeux » en raison notamment de « l’absence de calendrier et de moyens financiers dédiés », estiment les syndicats, qui ont appelé à « engager un plan national de financement, de rénovation des bâtiments scolaires ».
En juin 2023, le député LFI Louis Boyard avait dénoncé une « bombe sanitaire » et la « passivité criminelle » du gouvernement, en s’appuyant sur une enquête menée pour l’émission « Vert de rage » sur France 5. Elle révélait que 28,4 % des 19 331 écoles françaises étudiées contenaient de l’amiante.
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