La DGAFP retrace le parcours des contractuels depuis 2011

En 2022, les contractuels représentaient près d’un quart (22 %) de l’effectif total des agents de la fonction publique, contre moins d’un agent sur cinq (17 %) en 2011, rapporte une récente étude de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) (Point Stat n° 49 – janvier 2025). Et si, dans l’ensemble de la fonction publique, les femmes sont majoritaires, elles le sont encore davantage parmi les contractuels (69 %) que parmi les fonctionnaires (65 %).

Une forte augmentation du nombre de contractuels dans toute la fonction publique

Les effectifs de contractuels ont fortement augmenté dans les trois versants de la fonction publique, à tous les niveaux de qualification, observent les deux auteurs de l’étude. Entre 2011 et 2022, la part des contractuels dans l’ensemble de la fonction publique a ainsi progressé de 5 points. Toutefois, ce n’est qu’à partir de 2016 que les effectifs de contractuels ont connu une augmentation, précise la DGAFP.

Voici les évolutions par versant entre 2011 et 2022.

• Fonction publique d’État

Les effectifs de contractuels dans la Fonction publique d’État (FPE) ont crû de 45,9 %, tandis que ceux de fonctionnaires ont baissé de 2,1 %.

• Fonction publique territoriale

Dans la Fonction publique territoriale (FPT), les effectifs de contractuels ont augmenté de 26,1 % et ceux de fonctionnaires de 1,6 %. Mais, jusqu’en 2016, les effectifs de contractuels dans la FPT ont baissé de 0,7 %, tandis que ceux de fonctionnaires ont progressé de 4,2 %. Puis, à partir de 2017, la part des contractuels s’est nettement accrue, en lien avec l’entrée sous ce statut de nombreux bénéficiaires de contrats aidés de la FPT, explique la DGAFP. Entre 2017 et 2022, la part des contractuels est ainsi passée de 20 % à 23 %.

• Fonction publique hospitalière

Dans la Fonction publique hospitalière (FPH), les effectifs de contractuels ont augmenté de 39,2 % entre 2011 et 2022 et ceux de fonctionnaires ont baissé de 1,5 %.

Moins de chances d’intégrer la fonction publique

Cette augmentation s’est accompagnée d’une baisse modérée des chances de se maintenir cinq ans plus tard dans la fonction publique, poursuivent les auteurs de l’étude. De fait, 63 % des agents contractuels travaillant dans la fonction publique en 2011 étaient encore présents cinq ans plus tard, contre 61 % des contractuels de 2016.

Le taux de maintien à cinq ans le plus élevé dans la fonction publique est enregistré dans la FPH : 68 % de ses contractuels de 2011 travaillaient encore dans la fonction publique cinq ans plus tard (dans ce versant ou dans un autre). Toutefois, le taux est en baisse et s’établit à 66 % parmi les contractuels de 2016. Dans la FPT, le taux de maintien perd 5 points en cinq ans, passant de 64 % en 2011 à 59 % en 2016. Enfin, dans la FPE, il s’avère quasi stable : 60 % parmi les contractuels de 2011 contre 59 % parmi ceux de 2016.

Ce constat « s’explique en partie par une baisse marquée des titularisations », commentent les deux auteurs de l’étude. Le taux de titularisation le plus élevé des trois versants est constaté dans la FPH : 41 % des contractuels de la FPH en 2011 ont le statut de fonctionnaires cinq ans plus tard (dans la FPH ou dans un autre versant), contre 34 % pour les agents de la FPT et seulement 17 % pour ceux de la FPE. La FPT offre plus d’opportunités d’être titularisé sans passer de concours que la FPE, en particulier pour les emplois de catégorie C, ajoute la DGAFP. Pour la FPH, ces titularisations concernent massivement de jeunes infirmiers : les jeunes diplômés sont d’abord stagiaires ou employés comme contractuels, avant de pouvoir passer des concours sur titre. Toutefois, dans les trois versants, l’accès à la titularisation a diminué sur la période allant de 2011 à 2016 :

• 38 % des contractuels de la FPH de 2016 sont fonctionnaires en 2021, soit – 3 points par rapport à ceux de 2011 ;
• 28 % des contractuels de la FPT le sont, soit – 6 points ;
• 12 % des contractuels de la FPE, soit – 5 points.

À noter : les femmes ont davantage accès à la titularisation que les hommes.