Groupe mutualiste européen, Relyens a rendu publique, le 15 octobre 2024, une étude intitulée « Panorama 2024 – Qualité de vie au travail et santé des agents dans les collectivités territoriales ». La nouvelle édition de cette publication annuelle porte sur un échantillon de 455 000 agents CNRACL répartis dans 15 160 collectivités territoriales, pour toutes les natures d’absences au travail pour raison de santé (maladie ordinaire, maternité, longue maladie/longue durée et accident du travail).
Une hausse continue de la gravité des absences au travail pour raison de santé
Reposant sur ce solide panel, l’étude rend compte d’une année 2023 marquée par un retour aux tendances structurelles d’avant le Covid-19. À savoir : une baisse de la fréquence (nombre d’arrêts) et de l’exposition des agents territoriaux, mais une hausse de la gravité qui a progressé de 27 %, de 40 à 51 jours en moyenne. « Les agents territoriaux ne sont pas plus absents, ni plus souvent, mais pour des durées d’absences plus longues », explique le groupe mutualiste. Cette tendance s’observe depuis 2018, sur plusieurs natures d’arrêts : arrêts longue durée (+ 3 %), accident du travail (+ 8 %), mais surtout en maladie ordinaire (+ 14 %). « La hausse de la gravité reste portée principalement par le vieillissement de la population active des collectivités, sur des métiers considérés comme pénibles et exercés dans des conditions relativement contraintes », commente Relyens.
Plus l’arrêt de travail est long, plus l’impact financier est important pour la collectivité et pour l’agent lui-même, puisque celui-ci passe alors en demi-traitement. Ce changement de statut implique une perte de revenu susceptible de générer une situation de précarité. Or, la hausse de la gravité s’accompagne nécessairement d’une augmentation des périodes d’absences en demi-traitement, note l’étude. Le taux d’exposition au demi-traitement a ainsi progressé de 3 % entre 2022 et 2023 pour atteindre les 3,4 %. « Ce phénomène, en constante augmentation dans la population territoriale, positionne dès lors la protection sociale complémentaire des agents comme un enjeu incontournable », soutient le groupe mutualiste.
La prévention de l’usure professionnelle
La prévention de l’usure professionnelle constitue un enjeu majeur pour les collectivités, plaide Relyens. Cette année, le groupe mutualiste a donc lancé sa première enquête sur ce thème. Réalisée auprès de 600 DRH et directeurs issus de 350 collectivités territoriales, elle vise à identifier et comprendre les actions qui ont le plus d’impact sur la prévention de l’usure professionnelle.
Cette enquête révèle :
- une hausse de plus de 53 % des actions au sein des collectivités sur les cinq dernières années ;
- une augmentation motivée à 40,2 % par la demande des acteurs de la prévention, sociaux et des personnels ;
- la mise en place, au cours des deux dernières années, d’entretien individuel pour 95,3 % des DRH consultés ;
- un plan d’action de prévention mesuré par 47,7 % d’entre eux.
Au final, les résultats de l’enquête montrent que « la place de la prévention augmente lorsque la demande émane des acteurs eux-mêmes. Ainsi, une volonté de la direction (élus, DG/DRH), des acteurs en place et, bien évidemment, des agents permet d’optimiser l’efficacité d’un plan de prévention au sein d’une collectivité », conclut Relyens.