« Pas de rentrée le 22 avril », a clamé dans un communiqué l’intersyndicale FSU, CGT, SUD et CNT, qui réclame depuis plusieurs semaines un plan d’urgence pour l’éducation dans le département.
Cet appel à la grève a été lancé dans le premier et dans le second degré en réponse « aux non-annonces du ministère », selon deux représentantes syndicales. Il pourrait « s’avérer fortement suivi », selon elles.
« On nous avait promis des annonces réelles, on n’y est pas du tout », a regretté auprès de l’AFP Zoé Butzbach, co-secrétaire de la CGT éducation du 93. « Le ministère connaît nos revendications, mais il nous a donné rendez-vous dans trois semaines (…). C’est jouer avec le feu ».
Dans un communiqué, le ministère de l’Éducation a rappelé à l’issue de la réunion les investissements effectués par le gouvernement depuis 2017 et s’est engagé, sans fournir de chiffres ou de calendrier précis, à « poursuivre les efforts entrepris en Seine-Saint-Denis ». Parmi les objectifs affichés, il affirme notamment qu’une « équipe renforcée de personnels pour assurer les remplacements » est à l’étude ou qu’il est prévu de « poursuivre le travail de sécurisation des établissements, avec un renforcement des moyens humains en vie scolaire ».
La ministre veillera par ailleurs à ce que « la mise en place des groupes au collège à la rentrée 2024 », une mesure contestée par les syndicats, « fasse l’objet d’un suivi précis », selon ses services.
« C’est plus que décevant, c’est même inquiétant, surtout après six semaines de mobilisation », a abondé Marie-Hélène Plard, co-secrétaire FSU-SNUipp 93, après une rencontre d’environ une heure et demie avec Nicole Belloubet. « Le ministère ne prend pas la mesure du service public de l’éducation en Seine-Saint-Denis et de l’ampleur de la mobilisation », a-t-elle ajouté.
Depuis le 26 février 2024, un mouvement de contestation s’est constitué pour réclamer plus de moyens pour l’école en Seine-Saint-Denis, territoire le plus pauvre de France métropolitaine, sous une diversité de formes à travers des opérations « école déserte », des grèves et rassemblements, ou encore une manifestation sous les fenêtres de Matignon.
Les syndicats réclament le déblocage de « 358 millions d’euros » pour permettre la création de 5 000 postes d’enseignants et un peu plus de 3 000 emplois de vie scolaire. Parmi leurs revendications figurent aussi des seuils à 20 élèves par classe et la réfection des établissements vieillissants.
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