La filière des soins psychiatriques ne tourne pas rond. D’un côté, des hospitalisations en hausse (340 000 personnes en 2018), mais trop souvent « inadéquates » voire « sous contrainte », avec des « entrées par les urgences » et des sorties « sans continuité des soins » ni « suivi à domicile ».
De l’autre, une demande « ambulatoire » qui « ne cesse d’augmenter » (2,1 millions de personnes en 2018), en premier lieu dans les CMP, où « au moins un tiers » des patients devraient plutôt consulter un psychologue.
Au vu des presque 15 milliards d’euros dépensés pour les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux et psychiatres libéraux, les « pertes d’efficacité » sont flagrantes pour la Cour des comptes, qui recommande une meilleure « gradation » des soins.
En pratique, il faudrait « prévoir que l’accès aux soins en CMP pour les adultes passe par le filtrage » d’un professionnel « de première ligne » comme le médecin traitant, afin que ces consultations soient enfin « centrées sur les publics prioritaires ».
Pour les cas les moins graves, « des psychothérapies assurées par des psychologues libéraux » seraient prises en charge par la Sécurité sociale, là aussi « sur prescription du médecin traitant ».
Un schéma testé depuis deux ans dans quatre départements (Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Landes, Morbihan) qu’il conviendrait de « généraliser dès que possible ».
La Cour recommande aussi d’imposer des « conditions techniques de fonctionnement » aux hôpitaux et cliniques psychiatriques, comme pour les autres spécialités soumises à une « autorisation d’activité ».
Ces normes sont actuellement selon elle « inexistantes » dans les secteurs public et privé non lucratif, et « très limitées » dans le privé lucratif. Même quand il en va « du respect de la dignité du patient », avec par exemple un maximum de deux lits par chambre valable en ééducation mais « pas exigé en psychiatrie ».
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