« J’annonce que je confie à Jean-Louis Debré le soin de conduire une analyse juridique et pratique de la situation et de faire des propositions après avoir consulté largement l’ensemble des parties prenantes », a indiqué le Premier ministre après avoir reçu les présidents des assemblées parlementaires, présidents des groupes parlementaires et chefs des principaux partis politiques.
« Des responsables politiques ont exprimé leur crainte que le risque sanitaire ne rende impossible la tenue d’une campagne électorale dans des conditions apaisées. Le Gouvernement a déjà annoncé qu’un processus serait mis en place pour évaluer la nécessité d’un report des scrutins », a ajouté M. Castex.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait annoncé la semaine dernière la création d’une commission chargée d’étudier un éventuel report des élections départementales et régionales, alors que l’épidémie de Covid-19 progresse de manière inquiétante sur tout le territoire.
La décision finale doit être prise avant le début de la campagne officielle, soit « à la fin de l’année, début d’année 2021 », avait-il précisé.
Mercredi, M. Attal a souligné à l’issue du Conseil des ministres que cette commission serait « présidée par une autorité incontestable, qui fait consensus ».
Intime de Jacques Chirac et ancien magistrat, Jean-Louis Debré, 76 ans, a notamment été ministre de l’Intérieur de 1995 à 1997, président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2007 et président du Conseil constitutionnel de 2007 à 2016.
L’actuel président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand (LREM), a dit mercredi 21 octobre « souhaiter » un report des élections régionales.
À la sortie de la réunion de Matignon, le président des Républicains Christian Jacob a rappelé que la décision du report des élections revenait au gouvernement « à la lumière de la concertation » menée par la mission présidée par M. Debré.
« Soit il y a des risques sanitaires et là c’est un cadre qui pourrait justifier un report. Mais, si on peut utiliser librement les moyens de transport, aller travailler, faire ses courses, la démocratie doit être respectée également », a-t-il toutefois souligné.
Pour sa part, le numéro deux de LFI Adrien Quatennens a souhaité avant tout « ne pas revivre le fiasco des élections municipales ».
« Soit il y a la possibilité d’une campagne puisque dans une campagne il faut de la controverse, soit il n’y a pas de campagne possible et il ne faut pas tenir l’élection », a-t-il prévenu.
Lors des élections municipales, dont le premier tour avait eu lieu en mars, en pleine épidémie, avant un report du second tour fin juin, « on avait dit que puisque on peut aller acheter sa baguette de pain on peut donc aller voter. Certes. Sauf qu’une élection ce n’est pas que le jour du scrutin : c’est une campagne électorale, du porte à porte, des réunions publiques, des débats », a fait valoir M. Ferrand sur BFMTV et RMC.
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